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DOCUMENTS FRANÇAIS
REMIS AU GOUVERNEMENT ANGLAIS
À LA SUITE DU TRAITÉ DE BRÉTIGNY.


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Dans le dernier volume de la Bibliothèque de l’École des chartes, nous avons donné l’État sommaire de 11,760 liasses et registres de la Chambre des comptes qui avaient été détruits en l’an V[1]. Cette perte, pour la presque totalité de ces pièces, doit être considérée comme irréparable et définitive. Peut-être quelques épaves ont pu être soustraites à la destruction ; mais elles ne sauraient toujours être bien importantes.

Avant ces anéantissements, qui se pratiquèrent à la fin du siècle dernier et au commencement du nôtre, et réduisirent à quelques milliers de numéros le fonds si considérable de la Chambre des comptes, nous pouvons signaler encore une cause très probable d’appauvrissement de ce dépôt ; nous voulons parler du transport de documents en pays étrangers à la suite de guerres malheureuses. Au xviiie siècle, on admettait comme incontestable que les archives de Philippe-Auguste, prises à Fréteval par Richard Cœur-de-Lion, étaient en Angleterre et que les Anglais, pendant la guerre de Cent ans, avaient dû enlever bon nombre de pièces d’archives en France et les transporter de l’autre côté du détroit. La mission de Bréquigny chargé spécialement de découvrir et de faire connaître ces trésors ; celle de Jules Delpit, envoyé en 1842 dans ce pays pour y relever tout ce qui, complétant la collection des documents rapportés

  1. Les opérations du Bureau du triage. Notice et état sommaire de 11,760 liasses et registres de la Chambre des comptes détruits en l’an V (Bibliothèque de l’École des chartes, 1896, t. LVII, p. 418).