Page:Bibliothèque de l’École des chartes - 1897 - tome 58.djvu/626

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les raisons qu’il en donne sont au nombre de trois[1] :

1o La mention de 877 relative à la mort de Charles le Chauve est tirée d’un livre de l’abbaye de Faremoutiers.

2o Cette mention ne devait pas faire partie de l’œuvre primitive puisque tous les manuscrits ne la contiennent pas.

3o Richer n’a utilisé les Annales de Flodoard qu’à partir de 919.

Ces raisons n’ont pas toutes la même valeur ; l’une d’elles, la dernière, est même mauvaise. Comment savoir, en effet, que Richer n’a pas utilisé une partie perdue de l’œuvre de Flodoard, puisqu’on n’a aucun renseignement sur cette partie supposée perdue ? Tout ce que Pertz aurait dû se contenter de dire, c’est que Richer ne semblait pas avoir utilisé, pour la partie de sa Chronique antérieure à 919, une œuvre historique aussi consciencieuse et aussi bien informée que l’aurait été assurément celle de Flodoard, si elle avait jamais existé.

Mais les deux autres raisons suffisent pour convaincre. Elles sont d’ailleurs corroborées par celles qu’on trouvera plus loin et par les observations que nous allons ajouter ou reproduire.

Disons d’abord que M. Lauer a très justement rapproché cette mention relative à Charles le Simple de l’extrait du nécrologe de Faremoutiers publié par D. Toussaint-Duplessis et montré qu’elle avait dû être tirée d’un obituaire de cette abbaye.

En second lieu, le classement des manuscrits des Annales tel que nous l’avons établi n’augmente-t-il pas la valeur de la seconde des raisons de Pertz ? Des deux familles qu’ils forment, l’une contient la fameuse mention et l’autre ne la contient pas.

    M. Pithou porte à la vérité au dos : Ex libris S. Benigni Divionensis, mais ces mots sont d’une écriture très postérieure à celle du ms., en sorte que l’on n’en peut pas conclure que ce ms. ait été écrit à Dijon… » (Bibl. nat., ms. fr. 25538, fol. 33.) Un certain nombre de lettres écrites par P.-J. Grosley, pendant son séjour en Italie (1745-1746), ont été publiées récemment par M. Babeau dans les Mémoires de la Société d’agriculture, sciences et arts de l’Aube, t. LX, p. 131-176.

  1. Pertz, p. 367. Migne, CXXXV, col. 422 : « Codex regius Parisiensis no  5354… annalibus notitiam de obitu Caroli Calvi præmittit, ex libro quodam abbatiæ S. Faræ Meldensis descriptam, quæ tamen causa fuit, quod docti viri plures abinde Flodoardum scribendi initium fecisse et anno operis ejus 878-918 desiderari statuerunt. Quod quam veritati contrarium sit tum ex ipsis codicibus tum ex Richero patet, qui Flodoardum ab anno 919 exscripsit. » M. Lauer a montré qu’il s’agissait de l’abbaye de Faremoutiers et non pas de celle de Saint-Faron de Meaux.