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Page:Bibliothèque de l’École des chartes - 1900 - tome 61.djvu/17

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sor entrepris dans le premier tiers du xviiie siècle et cédés par les Archives lors de l’échange de 1862, celui qui occupe aujourd’hui le no  7269 du fonds français contient, au folio 3, la mention d’un « registre du Trésor des Chartes cotté sur la couverture Q, datté au dernier feuillet de l’an 1292, » décrit en ces termes par M. Rousseau, auditeur des comptes : « Au commencement duquel sont nommez les Lombards de la ville de Paris, et, à la fin dudit registre, sont nommez les Juifs de la même ville. Ce registre ne contient autre chose qu’une taxe sur le menu peuple de Paris par manière de capitation, laquelle taxe est faite par paroisse, chaque paroisse par quartier et chaque quartier par rue… » Cette description, quelque sommaire qu’elle soit, suffit à faire reconnaître le registre publié par H. Géraud dans les Documents inédits sous le titre de Paris sous Philippe le Bel et conservé à la Bibliothèque sous le no  6220 du fonds français. La couverture ancienne ayant été remplacée par une reliure moderne, on ne trouve plus trace de la lettre Q qui se voyait encore au xviiie siècle, mais l’identité n’en est pas moins certaine[1].

Dans le Musée des Archives nationales, M. Boutaric, décrivant le registre KK 283 (anciennement Musée, no  302), connu sous le titre de Registre de la taille de Paris pour les années 1296-1300, a cru que le fr. 6220 et le KK 283 étaient « deux fragments d’un même registre[2]. » Cette assertion me paraît quelque peu risquée ; outre des différences de format et d’écriture, il est certain que le fr. 6220 existait déjà isolément au temps de Charles V. Il figure en effet dans le premier inventaire de Gérard de Montaigu, inventaire où l’on voit qu’il était recouvert d’une peau de veau jaune velue : « XLIIIus. — Magnus, sine asseribus, coopertus de pelle vitulina pilosa crocea, signatus XLIII, continet questam vel taxacionem Lombardorum et aliorum civium ville Parisiensis[3]. » On le trouve mentionné

  1. Le ms. fr. 6220 était encore au Trésor au xviiie siècle lorsque M. Rousseau en fit l’analyse. Les travaux auxquels fut associé cet auditeur des comptes furent l’origine de plusieurs des lacunes qui déparent aujourd’hui le Trésor des Chartes. Ce registre resta chez Joly de Fleury et fut cédé, en 1836, à la Bibliothèque par son héritier, le comte Joly de Fleury, en même temps que d’autres reliques du Trésor des Chartes que l’échange de 1862 n’a pas toutes fait rentrer aux Archives.
  2. Musée des Archives, p. 164, col. 1.
  3. Archives nationales, JJ 121, fol. 8.