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Page:Bibliothèque de l’École des chartes - 1900 - tome 61.djvu/461

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Chansons de Dante (fol. 202) et la Vie de Dante, par Léonard d’Arezzo (fol. 238). Le célèbre calligraphe Antonio Sinibaldi en a fait la copie, et il a signé son travail à deux endroits du volume, d’abord au fol. 199 vo : « Scripto per mano d’Antonio Sinibaldi, nell’ anno Mo CCCCo LXXo VIo, in Firenze, » puis à la fin : « M. CCCC. LXXVI, a di ultimo di settembre scripto et finito per A. Sinibaldi, in Firenze. »

Au bas de la première page du texte des Triomphes, se voit enfermé, sous une couronne royale, dans un cercle d’or, un double écusson : les armes de France, avec le collier de l’ordre de Saint-Michel, et un écartelé de France et de Jérusalem avec le collier de l’ordre du Croissant : LO EN CROESSAN.

Dans notre conversation, le savant préfet de la Laurentienne fut amené à me dire que le manuscrit dont je lui parlais devait avoir été offert à Charles VIII lors de son passage à Florence, au mois de novembre 1494 et qu’il provenait à coup sûr de la succession de Laurent de Médicis. Cette conjecture qu’il avait formée sans avoir jamais vu le manuscrit doit être acceptée en toute confiance. Notre manuscrit italien no 548 est incontestablement celui qui figure dans les termes suivants sur un inventaire dressé en 1492 à la mort de Laurent de Médicis, et dont je dois un extrait à l’amitié de M. l’abbé Anziani :

Uno libro dell’ opera del Petrarcha, Trionfi, primo, storiati et miniali, scritti di penna et carta di chaveretto ; et Canzone, Sonetti et Vita di Dante, choperto di raso chermisi, chon più compassi, con sei da ogni lato, chon arme smaltate, 4 borchie da ogni lato, a ogni chanto una, e quattro tondi smaltati, entrovi le muse, et uno in mezzo chon uno sole, con più profili di cornicie, d’arjento dorato ogni chosa.

Le contenu de notre manuscrit répond très exactement à cette description, et la reliure est encore à peu près telle que l’a vue le rédacteur de l’inventaire de 1492 : le volume est bien couvert d’un tissu de soie cramoisie ; sur chaque plat se voient six plaquettes quadrilobées, dont deux portent les armes de France (ornements qui, comme les armoiries de la première page du texte, sont une modification faite vers l’année 1494 au travail primitif) ; il subsiste un des quatre bouillons qu’on avait fixés aux coins de chaque côté de la couverture pour supporter le poids du volume quand il était posé à plat ; il ne manque qu’un seul