Page:Billaud - Frissons, 1874.djvu/24

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Je poserai d’abord, comme un prélude ardent,
Frémissant de désir, la poitrine serrée,
Mon âme tout en feu sur ta bouche adorée,
Dans la communion d’un baiser tout puissant.


Tu m’ouvriras ton sein pour que je m’extasie…
Si tu savais le feu qu’attisent mes vingt ans,
Combien il fait pâlir les plus fiévreux romans !
Mon cœur est un volcan d’où jaillit l’ambroisie.


Poursuivant jusqu’au bout nos transports amoureux,
Palpitante et lascive, entre mes bras pâmée,
Tu boiras à longs traits la coupe parfumée
Que versera pour toi l’amant le plus heureux.


Pour entendre chanter son ivresse à ma lyre,
Les insectes de l’air, les herbes du ruisseau,
La joyeuse nichée aux branches de l’ormeau,
La brise et les épis cesseront de bruire ;


La nature prendra de plus riches atours,
Les bois se peupleront d’amoureuses Dryades,
Neptune frémissant baisera les Naïades,
Peut-être le soleil arrêtera son cours.