Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/129

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croissante ; on se rappelle en effet que cette dernière méthode montre que le pouls capillaire, pendant le calcul mental, résiste à une pression de 120.

À plusieurs semaines d’intervalle, nous avons répété cette même expérience en profitant d’un jour où M. V… avait un pouls d’une amplitude très grande. Deux opérations de calcul mental ont été faites, l’une avec une contrepression faible, l’autre avec une contre-pression forte ; les résultats ont été analogues aux précédents, et encore plus démonstratifs. Nous nous bornons à les reproduire ici, sans parler d’autres épreuves du même genre qui ont été répétées à différentes reprises, une dizaine de fois, et ont toujours donné les mêmes tracés.

Fig. 51. — Tracé sphygmomanométrique pris avec une pression constante de 110 millimètres. Entre les deux traits verticaux, le sujet a fait un calcul mental ; on remarque que l’amplitude des pulsations a augmenté.

Explication de la figure 51. — Expérience sur M. V… On emploie une pression constante de 110 millimètres de mercure, et on inscrit le pouls pendant une demi-minute. Ensuite on donne au sujet la multiplication de 68 par 9, opération qu’il exécute pendant que le tracé s’écrit entre les deux lignes verticales ; il y a d’abord une très petite diminution de la pulsation ; puis elle grandit notablement, et cette augmentation d’amplitude se prolonge un peu quand la multiplication est terminée. Puis la pulsation se rapetisse. La contre-pression de l’appareil, comme cela arrive souvent, a un peu diminué à ce moment-là, elle est maintenant à 100 ; cette diminution de pression aurait plutôt pour effet de grandir la pulsation que de la diminuer ; elle ne constitue donc pas une cause d’erreur.