Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/197

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un changement du nombre de soulèvements. En examinant de plus près ces différentes causes, les auteurs arrivent à la conclusion générale qui, si elle était vraie, aurait une importance pratique très grande, à savoir que la hauteur des soulèvements dépend de l’état des muscles, tandis que le nombre de soulèvements dépend du système nerveux central ; par conséquent, on aurait là un moyen permettant de séparer l’influence produite par certaines causes sur les muscles, de celle produite sur les centres nerveux. Bien que ce soit une hypothèse, elle est fondée sur des observations, et nous rapporterons ici ces observations, puisque si l’hypothèse précédente n’est pas exacte entièrement, elle pourrait contenir une part de vérité, qu’il est important de connaître. Voici ces observations :

L’exercice acquis en faisant tous les jours des expériences augmente surtout le nombre de soulèvements ; il influe bien un peu au début sur la hauteur des soulèvements, mais cette influence est bien plus faible que la première.

Au contraire, la fatigue produite en faisant des expériences toutes les dix minutes, diminue d’abord la hauteur des soulèvements, et seulement après vient une diminution du nombre de soulèvements.

Si on fait les expériences après un repas on voit que la hauteur des soulèvements augmente, tandis que le nombre ne varie pas ou même diminue un peu.

Les dispositions de travail, variables suivant les heures de la journée, influent surtout sur le nombre de soulèvements, sauf après les repas.

On remarque donc que les causes telles que la fatigue et les repas qui influent surtout sur les muscles (?) produisent une modification de la hauteur des soulèvements ; tandis que les causes comme l’exercice acquis de jour en jour et les dispositions générales pendant la journée influent surtout sur le nombre de soulèvements.

Une question importante se pose ici : A-t-on le droit de séparer l’action des muscles de l’action des centres ner-