Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/242

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certain que cette fatigue motrice de la main doit influencer les résultats, et comme les variations que l’on observe en général par la méthode des additions sont très faibles, il est à craindre que ces variations ne soient souvent dues à des effets de fatigue motrice de la main.

C’est une cause d’erreur sur laquelle Kraepelin et ses élèves n’ont pas suffisamment porté leur attention et qui diminue de beaucoup la valeur des expériences faites par cette méthode. Mais nous croyons quand même que cette cause d’erreur ne suffit pas pour rejeter complètement la méthode des calculs ; il faut seulement la modifier pour les recherches que l’on voudra entreprendre par cette méthode, il faut surtout augmenter la durée de l’acte d’addition. Deux modifications peuvent être employées, comme des expériences préliminaires nous l’ont montré ; c’est soit de faire faire au sujet des multiplications mentales de nombres de deux chiffres par des nombres d’un chiffre, soit de faire faire des additions de nombres de deux chiffres à des nombres de deux chiffres. De cette manière la durée prise par l’écriture des résultats reste à peu près la même que précédemment, mais l’acte mental est allongé, par conséquent on a moins à craindre que les variations dans la vitesse d’écriture ne modifient d’une façon notable les résultats. Nous faisons cette critique de la méthode non seulement pour le travail de OEhrn, mais pour tous les travaux faits sous la direction de Kraepelin, et dont nous passerons en revue plus loin les plus importants.

Écriture sous dictée. — Dans ces expériences faites par OEhrn, l’auteur cherchait à déterminer la vitesse de l’écriture tracée sous une dictée aussi rapide que possible. On dictait au sujet un texte facile, il devait écrire aussi vite qu’il le pouvait, et toutes les cinq minutes il faisait une marque ; l’auteur n’a pas tenu compte des erreurs commises dans la dictée ; il n’a compté que le nombre de lettres écrites toutes les cinq minutes.