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CHAPITRE III
RECHERCHES DE LABORATOIRE
influence des pauses de repos sur le travail intellectuel

Nous avons vu précédemment que lorsqu’on fait un certain travail continu pendant un temps assez long, deux facteurs principaux influent sur la vitesse de travail, ce sont l’exercice acquis et la fatigue ; ces deux facteurs agissent en sens contraire sur la vitesse. Si après deux heures de travail on s’arrête et qu’on se repose quelques heures, la fatigue disparaît complètement, à moins qu’elle n’ait été extrêmement intense, ce qui, en général, n’arrive pas dans les cas étudiés ici ; mais l’exercice acquis ne disparaît pas, et si après ce repos de quelques heures on commence à travailler de nouveau, la vitesse avec laquelle on commence à travailler est supérieure à la vitesse de travail de la première séance. OEhrn a déjà dans quelques expériences isolées trouvé ce fait ; il était intéressant d’étudier la question de plus près, de voir combien de temps de repos il fallait pour supprimer la fatigue et de voir si l’exercice acquis persiste un temps indéfini, ou s’il se perd lorsqu’on cesse de travailler pendant un certain nombre d’heures ou de jours. Ce sont ces questions qui ont été étudiées par Amberg[1] en 1896.

Les expériences ont été faites sur deux sujets ; il y a seu-

  1. Amberg. Ueber den Einfluss der Arbeitspausen auf die geistige Leistungsfähigkeit (Psychologische Arbeiten). I, p. 300-377.