Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/280

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quelques minutes sert à faire diminuer l’état de fatigue ; c’est ainsi qu’un repos de quinze minutes après une heure de travail est favorable.

Tels sont les résultats obtenus par Amberg ; l’explication précédente que l’auteur donne est intéressante et mérite d’être notée ; mais répétons encore une fois qu’il y a eu trop peu de sujets, on a fait trop peu d’expériences, de sorte que les résultats énumérés plus haut ne doivent servir que comme l’indication d’une direction à suivre pour des recherches ultérieures.

Un travail analogue au précédent a été fait par Rivers et Kræpelin[1] ; seulement, au lieu d’étudier l’influence des pauses courtes de repos, ils ont cherché à déterminer l’influence produite par un repos d’une demi-heure ou d’une heure entière après un travail d’une demi-heure. Dans la première série, se composant de huit jours successifs, le sujet devait, les jours impairs (premier, troisième, cinquième, septième), faire des additions pendant une demi-heure, puis se reposer une demi-heure, puis calculer de nouveau pendant une demi-heure, se reposer encore, puis calculer encore pendant trente minutes, se reposer et enfin calculer pour la dernière fois pendant une demi-heure. Les jours pairs (deuxième, quatrième, sixième, huitième) servaient de contrôle ; le sujet ne devait ces jours-là faire des additions que pendant une demi-heure.

Dans la deuxième série, qui se composait de six jours, les pauses de repos étaient de une heure entière, le reste était identique à la disposition de la première série.

Les résultats obtenus sur un seul sujet sont assez nets : lorsqu’on compte les quantités d’additions faites par quart d’heure, on remarque d’abord que dans le deuxième quart d’heure on a fait plus d’additions que dans le premier ; puis vient un repos de trente minutes ; après ce repos le travail fait pendant le quart d’heure qui suit le repos est supérieur

  1. Rivers et Kræpelin. Ueber Ermüdung und Erholung (Psychologische Arbeiten). I, p. 627-678.