c’est la concentration de l’attention et le jeu de l’intelligence.
Le travail intellectuel n’est pas un, il est extrêmement variable ; on peut, sans faire pénétrer bien avant l’analyse, distinguer différentes formes du travail intellectuel. Ces distinctions ne sont pas inutiles à indiquer ici ; elles serviront à délimiter notre sujet et à donner plus de précision à nos développements.
1o Le travail intellectuel peut être court ou prolongé ; il peut durer à peine une seconde, ou plusieurs minutes, plusieurs heures, plusieurs jours, plusieurs mois ; et nous verrons que les effets physiologiques du travail intellectuel dépendent de sa durée. Le travail intellectuel scolaire, le seul qui doit nous occuper, est un travail assez long, qui dure plusieurs heures ; nous dirons cependant quelques mots du travail intellectuel court, durant à peine quelques minutes, afin de rendre notre étude plus complète ; mais nous ne parlerons pas du travail intellectuel très court, qui dure à peine quelques secondes. Ce travail si court consiste dans une fixation momentanée de l’attention. Écrire la psycho-physiologie de ce travail serait donc faire une étude du mécanisme de l’attention ; ce n’est pas notre intention.
2o Le travail intellectuel peut être intense ou modéré, et présenter une foule de degrés intermédiaires. Le travail intellectuel modéré est connu de tous, même de ceux qui n’ont pas appris à travailler intellectuellement, et à faire de vigoureux efforts d’esprit.
Il est en effet, pour une personne normale, difficile de rester à l’état de veille pendant longtemps sans faire aucun travail intellectuel ; continuellement on pense à quelque chose, on observe ce que l’on voit, on fait des projets sur ce que l’on va faire ou on réfléchit à ce que l’on vient de faire ; en somme, notre intelligence travaille continuellement, et c’est ce travail continuel qui constitue la marque principale de l’état de veille et le distingue de l’état de sommeil. Tout autre est l’état de travail intellectuel dans lequel on