ou quand ils avaient fait passer des examens de médecine pendant plusieurs heures. Ce sont là de fortes dépenses d’activité intellectuelle, mais elles s’accompagnent de beaucoup d’émotion et aussi de mouvements.
On voit par ces exemples qu’il est assez difficile de provoquer un travail intellectuel qui soit, au gré de l’expérimentateur, continu, uniforme, prolongé, d’une intensité voulue, et surtout pur de tout élément émotionnel et moteur. Nous aurons pour chaque cas particulier à tenir compte des causes d’erreur qui auront pu se glisser dans les expériences, et dont les auteurs eux-mêmes n’ont pas toujours eu la claire conscience.
Après avoir donné une idée générale des différentes espèces de travail intellectuel qui ont été soumises jusqu’ici à l’expérimentation, il importe d’indiquer quels sont les effets de travail intellectuel qui ont été observés.
Les effets produits par le travail intellectuel peuvent être divisés en deux groupes : d’une part, il se produit des modifications dans les fonctions physiologiques de l’organisme, telles que la circulation, la respiration, la température, l’alimentation, les sécrétions : ce sont les effets physiologiques ; d’autre part, le travail intellectuel produit une fatigue de l’attention plus ou moins forte et influe sur différentes fonctions intellectuelles et morales : ce sont les effets psychologiques. Tous ces effets seront plus ou moins accentués suivant la durée et l’intensité de l’effort mental.
Cette distinction, qui est commode pour l’exposition des faits, nous servira à diviser notre livre en deux parties ; la première partie sera consacrée aux effets physiologiques du travail intellectuel, et la seconde partie aux effets psychologiques.
Les effets physiologiques, en général, sont trop faibles et d’une nature trop spéciale pour qu’on puisse les constater par la simple observation directe ; une augmentation de la force musculaire, un changement dans le rythme de