Page:Binet - Introduction à la psychologie expérimentale.djvu/113

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de décrire dix actes pouvant être exécutés dans la pièce où il se trouve, et de faire dix dessins. On interroge ensuite le sujet pour essayer de se rendre compte de la raison qui l’a amené à tracer un dessin plutôt qu’un autre, et à choisir tel mot, etc. Nous n’avons pas encore dépouillé ni classé les documents que nous avons recueillis. M. Flournoy, notre collègue de Genève, qui a bien voulu coopérer à cette recherche, a remarqué que les mots écrits se rapportent beaucoup moins aux objets présents qu’aux idées habituelles du sujet. C’est une expérience à continuer : elle ne peut se faire que sur des personnes très habiles à l’observation intérieure.

M. Galton a fait, il y a une quinzaine d’années, de très curieuses recherches sur ce même point, en apportant à l’expérience deux déterminations précises celle de l’objet qui suggère l’idée, et celle du temps pendant lequel la suggestion opère. Il procédait de la manière suivante il regardait pendant un certain temps un objet choisi d’avance, par exemple un mot écrit par lui-même. En même temps, il portait son attention sur les idées qui se formaient en lui pendant qu’il regardait l’objet, et il les notait avec soin, donnant à l’expérience totale une durée de 4 secondes.

Ayant accumulé un grand nombre d’observations, il les classa, les groupa et en chercha l’origine. Il trouva que sur 100 associations il y en avait 39 qui avaient leur origine dans un fait datant de son enfance. 46 associations dataient de l’âge adulte et enfin