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PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

On a étudié à part, dans les temps de réaction simple, les divers éléments qui les composent ; on a varié et modifié de toutes les manières ces éléments, pour connaître l’effet produit sur la réaction. Une foule de points, qui paraissent d’un intérêt secondaire pour la psychologie, ont été étudiés longuement avec un soin méticuleux ; si les auteurs ont soumis à une culture si intense ce petit coin de la psychologie, c’est qu’ils avaient l’idée que les temps de réaction constituent une méthode de précision. Apprécier un acte à un millième de seconde près, n’est-ce point une méthode de précision ? On a examiné l’influence exercée par la nature de l’impression qui sert de signal ; on a pris des réactions avec des sens différents ; pour chaque sens avec des intensités différentes, et avec des sièges d’excitation différents. On a varié la nature du mouvement de réponse, flexion, contraction, réponse avec la main droite, la main gauche, avec le pied, la bouche, les lèvres, les sourcils, la parole ; on a même voulu savoir si les réactions étaient les mêmes quand l’individu est debout, assis ou couché, couché sur le côté droit ou sur le côté gauche.

On a cherché également à varier l’expérience en modifiant l’état physique du sujet ; des temps de réaction ont été pris après intoxication par l’alcool, le café, le thé, le haschich ; dans les différents états de l’hypnotisme ; à l’état de veille, pendant la distraction du sujet, produite soit par un bruit étranger, soit par la nécessité d’exécuter un acte différent