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ET CRITIQUE

première fois dans le Bulletin Histor. et monumental de l’Anjou, 4e année, 1856, p. 49, mais de façon inexacte. Lemarchand en a donné une transcription meilleure dans la Rev. de l’Anjou et du Maine, art. cit., p. 106-107 ; mais elle a échappé à Rochambeau, Blanchemain et Marty-Laveaux. La Biblio. d’Angers en possède l’autographe, qui provient du chartrier de Brissac par l’intermédiaire du cabinet Toussaint Gille (Mss. 1137, n° 9). Je remercie M. Louis Hogu, un jeune savant angevin, qui m’a collationné la copie de Lemarchand sur l’original, de son obligeante communication à ce sujet.

La deuxième lettre est datée de Pedrace (Pedrazza), le 15 janvier [1530], et adressée à Monsieur le Grand Maistre de la maison du Roi, Anne de Montmorency ; elle a été publiée par Génin, Lettres de Marg. d’Angoulême, Appendice, I, p. 470 ; par Blanchemain, Œuvres de Ronsard, VIII, 175 ; par Rochambeau, op. cit., p. 27, et par Marty-Laveaux, Notice sur Ronsard, cix. (Cf. Bibl. Nat. Mss fr., n° 3037, f° 96).

Sur la joie causée par le retour des princes, avec lesquels arriva en France la nouvelle reine, Eléonore d’Autriche, sœur de Charles-Quint, voir Cl. Marot, Chant de joye au retour de Messeigneurs les enfans (éd. Jannet, II, 91), et Mignet, op. cit., chap. final.

P. 3, l. 12. — heureusement. On sait par J. Bouchet (Epit. cit.) le rôle de protecteur des écrivains que Loys de Ronsart jouait à la Cour. C’est ainsi qu’il se chargea de présenter à Eléonore d’Autriche les Triumphes de la noble dame, et à François Ier le Jugement poetic de l’honneur feminin, et obtint de celui-ci l’entrée gratuite d’une des filles de Bouchet au monastère de Sainte-Croix de Poitiers, faveur insigne dont le remercie avec chaleur le rhétoriqueur poitevin. — On sait aussi l’influence littéraire qu’il eut sur Bouchet, auquel il révéla, entre autres secrets

Du tant noble art de doulce rhétorique,


la valeur esthétique de deux règles de versification, celle de l’élision obligatoire de la coupe féminine (quadrature synalephée) et celle de l’alternance des rimes mascul. et fémin. dans les vers à rimes plates (Cf. ma Jeunesse de Rons., févr. 1901, p. 102, et ma thèse sur Ronsard p. lyr., pp. 765 et suiv.). — On sait enfin qu’il composa durant sa captivité deux traités en vers, qui, malgré les instances de Bouchet, sont restés inédits :

Quant au blason des armes et divis
(Dont j’ay parlé voire escrit mon advis)
Vous en scavez autant que feit onc homme,
Et en avez fait ung recueil et somme
Puys peu de temps, et ung autre traicté
Ouquel avez tresamplement traicté
Comme on se doit es maisons des grans princes
Entretenir par regnes et provinces.


Le deuxième sujet est clair : il s’agissait des devoirs des officiers de la couronne. Mais le premier l’est moins. Faut-il penser avec Goujet (Bibl fr., XI, 290), Rochambeau (op. cit., 33), L. Froger (Prem. poés. de Rons., 8, et Nouv. Rech., 105), que c’était un traité sur le blason, et