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COMMENTAIRE HISTORIQUE

dans la Vie de Ronsard que Blanchemain a placée en tête du tome VIII de son édition, p. 50, note 1, et dans l’étude historique de P. de Nolhac sur Hélène de Surgères (tirage à part, p. 29).

P. 45, l. 5. — en nous. Cf. l’odelette A la forest de Gastine ; pour l’idée, le Dialogue des Orateurs de Tacite, chap. xii.

P. 45, l. 9. — naturellement. Sur Meudon, voir ce que Ronsard a écrit dans sa 3e églogue, intitulée Chant pastoral sur les noces de Mgr Charles duc de Lorraine (Bl., IV, pp. 55 et suiv.). Il en faisait venir le nom de « l’antique Méduse » (Bl., V, 96). — Quant à Hercueil, dont il faisait venir le nom d’Hercule, c’est Arcueil ; voir ce qu’il en a dit ainsi que de sa « fontaine » dans les Bacchanales (Bl., VI, pp. 372 et suiv.), et dans le texte primitif de l’ode J’ay l’esprit tout ennuyé (v. ma thèse sur Ronsard p. lyr., p. 572).

P. 45, l. 12. — à Tours. Allusion à cinq sonnets que Ronsard a publiés en 1578 et que Binet lisait dans l’éd. collect. de 1584 avec les titres suivants :

1. A Monsgr le duc de Touraine, François de France, fils et frere de Roy, entrant en la maison de l’Autheur.

2. Audit seigneur duc, entrant en son jardin.

3. Audit seigneur duc, entrant dedans son bois.

4. Audit seigneur duc, luy presentant du fruict.

5. Audit seigneur duc, faisant son entrée à Tours.
François d’Alençon, frère du roi Henri III, avait été investi, à la paix de Beaulieu dite de Monsieur (mai 1576), des duchés d’Anjou, de Touraine et de Berry. Sur son entrée solennelle à Tours, qui eut lieu le 28 août 1576, et sur la part que Ronsard y a prise, v. Marty-Lav., Notice sur Ronsard, pp. lxxxv et cxxii ; L. Dorez, Comptes rendus de l’Acad. des Inscriptions, séance du 8 janvier 1904, p. 18. Les sonnets que Ronsard écrivit pour la circonstance, et lors des visites du prince au prieuré de St-Cosme, sont dans l’éd. Bl., I, 422-23 ; V, 320-23 ; et dans l’éd. M.-L., II, 4 à 7. Mais M.-L. a eu tort d’écrire que « la maison de l’Autheur » mentionnée en tête du premier de ces sonnets est « le manoir de la Poissonnière » (II, p. 465, note 3).

P. 45, l. 15. — ce qui venoit de luy. Allusion au sonnet de Ronsard Au roy Charles IX luy presentant des pompons de son jardin : « Bien que Bacchus... », que Binet lisait avec ce titre dans l’éd. collective de 1584 (cf. éd. M.-L., II, 23). Ce sonnet faisait primitivement partie d’un groupe de cinq sonnets que Ronsard écrivit en novembre 1565 au prieuré de St-Cosme, lorsqu’il y reçut la visite de Catherine de Médicis et de ses fils Charles IX et Henri d’Anjou (le château du Plessis, où résidait la Cour, était tout proche du dit prieuré). Ils ont paru pour la première fois en 1567, groupés dans l’ordre et avec les titres suivants :

1. Au Roy : Bien que Bacchus soit le prince des vins

2. A la Royne : De mon present moy-mesme je m’estonne

3. Au Roy : Le grand Hercule avant qu’aller aux cieux

4. A la Royne : Vous qui avez forçant la destinée

5. A Monsieur : Prince bien né la seconde esperance... ;
Bl. les a réédités en les séparant (V, 306, 310, 314-15) et a fait suivre le 3e (qui devient chez lui le 1er) de cette suscription fantaisiste : « L’Au-