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leurs intérêts pécuniaires, lorsque des affections conjugales et maternelles les obligent à mettre dans les soins de leur ménage ou dans l’administration de leurs biens l’attention dévouée dont elles sont capables. Les femmes qui écrivent portent, il est vrai, moins de temps et moins de paroles dans les détails de l’économie domestique que les ménagères de profession, et n’en entretiennent personne ; mais elles les parcourent et les ordonnent tout aussi bien ; et Qui peut plus peut moins est un axiome très applicable ici. D’ailleurs il n’est pas à craindre que ce genre d’occupation devienne le partage d’un grand nombre de femmes : il faut qu’elles y soient absolument entraînées par la nature. Leur éducation ne les y porte nullement : il n’y a à espérer pour elles ni académie ni places. Cela est peut-être sage, elles auraient tort de s’en plaindre ; mais enfin elles n’ont à attendre dans cette carrière que le charme de l’inspiration et la douceur solitaire quelles éprouvent dans l’épanchement de leur âme. Si quelque renommée suit de si doux travaux, plusieurs d’entre elles, poursuivies par l’injure et la calomnie, l’ont payée bien cher. »

Constater les progrès qui ont eu lieu dans l’éducation et la littérature des femmes depuis le commencement du dix-neuvième siècle ; faciliter l’appréciation de ce que la société doit perdre ou