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avis sur l’éducation de la première enfance… Eh bien, que vous en dit le cœur ?»

Quelques mois plus tard, un Manuel des nourrices était composé (1vol. in-18, Renouard, 1833). Soumis tour à tour à l’examen de M. de Gérando, des médecins et chirurgiens de l’hospice des enfants trouvés, pas un mot n’y était changé ; il obtenait l’approbation des hommes de l’art et du philanthrope éclairé qui en avait provoqué la composition. Le conseil général des hos pices l’adoptait, en faisait distribuer six cents exemplai¬ res aux nourrices d’enfants trouvés ; et le ministre de l’instruction publique lui décernait le second rang parmi les ouvrages utiles.

Ainsi, en douze ou treize ans, indépendamment d’une participation plus ou moins active à la rédaction du Journal des connaissances usuelles, du Journal des jeunes personnes, de l‘Art en province et de quelques autres écrits périodiques, Mme Celnart a publié trente-huit ou¬ vrages différents, formant près de cinquante petits vo¬ lumes, presque tous utiles et dont quelques-uns ont obtenu un succès marqué.

Une grande portion de ses écrits a été composée au fond de la province. Unie par affection à M. Bayle- Mouillard, jeune avocat dont les travaux sur la con¬ trainte par corps ont été récemment couronnés par l’Institut, elle alla s’établir à Clermont-Ferrand, où celui qu’elle aimait était déjà fixé. C’est là, au pied du Puy-de-Dôme et des monts Dore, au milieu de la riche Limagne et non loin de son pays natal, qu’elle a conti¬ nué ses travaux. De temps en temps elle vient visiter Paris ou va parcourir avec son mari les principales villes de France. Observant avec lui les mœurs, contemplant «  les monuments, pénétrant dans les ateliers, dans les hôpitaux, étudiant tour à tour le peuple des villes et le