Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/363

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innocemment et avec cette grâce délicate, cette exquise sensibilité dont elles gardent le secret? Et pourquoi n’ouvriraient-elles pas le pudique trésor de leur âme de jeune fille ou de jeune mère? Les beaux exemples ne sont-ils pas assez rares sur la terre, sans que l’on cherche à en tarir la plus belle source ? Que de choses délicieuses nous aurions perdues depuis trente ans, et tout à l’heure encore les Filiales de Mme B. d’Altenheym (Gabrielle Soumet) ; ces pages enchantées, ou plutôt ces fleurs écloses sous les regards créateurs d’un paternel génie, et nommées pour cela de ce doux nom de Filiales, de ce nom le plus pur de tous les amours d’ici-bas !

Personne plus que moi ne pouvait être le biographe de M mo d’Altenheym ; je l’ai vue naître et grandir. Je n’ai pas de plus ancien ami que son -père, je n’en ai donc pas de meilleur. Alexandre Soumet n’a jamais rien ca¬ ché à Emile Deschamps, et je connais son cœur comme le monde connaît sa gloire ; et je sais jour par jour la vie de sa charmante Gabrielle. Mais qu’aurai-je à dire d’une vie si jeune et si peu remplie d’événements, quoi¬ que si bien employée ? L’histoire des plus douces vertus et des plus ardents sentiments de famille et de piété, voilà toute la biographie de M Ilc Gabrielle Soumet ; puis, mariée vers la fin de 1834 à l’un des hommes les plus dignes d’elle, par l’élévation de l’âme et l’étendue de l’esprit et des connaissances, toute la biographie de M me d’Altenheym sera, l’histoire de son pieux bonheur d’épouse et de mère. Mais la physiologie et la psycholo¬ gie (ces deux sciences à la mode) auraient de curieuses études et d’intéressantes observations à faire sur le dé¬ veloppement simultané de son génie mystique et de ses traits dont les lignes tiennent de l’ange. La figure est l’image visible de l’âme. C’est encore à soi-même qu’on ressemble davantage. Les premières pensées de Mlle Ga-