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D’ALTENHEYM. 349

A RAPHAËL GABRIELLB Sonnet.

Des brillants séraphins toi l’amoureux élève,

Toi qui regardais Dieu pour mieux voir la beauté,

Et la créais encor comme une seconde Êvc,

Dans ton Éden fleuri, par la vierge habité.

Reviens-tu parmi nous, passant comme un beau rêve. Contempler au Thabor ton immortalité? .

Chef-d’œuvre interrompu qui dans les cieux s’achève,

Et qu’un ange inonda d’un fleuve de clarté.

Ton œil brûle et languit sous des eils noirs de femme,

Un rayon étoilé nous rapporte ton âme.

Et ces traits purs et doux qui furent Raphaël,

Une lyre accordée à ta grâce infinie

Nous rend de tes pinceaux l’ineffable harmonie ;

Et ta palette chante avec des sons du ciel.

Alexandre Soumet.

Puis, ce qui est encore une couronne, Antoni Des¬ champs a dédié à M me d’Altenheym une des plus belles et des plus touchantes élégies de ses Dernières Paroles, ce livre à part qui résume dans sa poésie les magnifU ques tristesses de Job et les larmes consolatrices de Sylvio Pellico.

A peine M me d’Altenheym eut-elle fait entendre sa voix de poëte, qu’elle voulut confier à la popularité de la prose les tendres et pieux sentiments dont son âme était remplie, sûre qu’ainsi leur salutaire influence se répan¬ drait plus vite et plus loin. Les premières pages de prose qu’elle a livrées à la publicité dans quelques-uns de nos plus honorables recueils périodiques sont d’une perfection surprenante, mais qui cependant ne nous étonne point : tout poëte est un excellent prosateur.

1 Quelques peintres ont cru trouver un rapport très-prononcé entre le profil de Raphaël et celai de M* e d’Àltcplieyni. —■ Le lieaa portrait dessiné par M. Boxlfy vient à l’appui de cette opinion.