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7o Opusculum de sex alis Cherubim (Ibid., p. 265), d’après un manuscrit de Saint-Vaast d’Arras. Cet opuscule est une explication allégorique du passage d’Isaïe, chap. VI : Vidi Dominum sedentem, etc. Alain en est le véritable auteur et non saint Bonaventure, parmi les œuvres duquel on en a imprimé une partie. Il en existe un manuscrit à la Bibliothèque royale à Bruxelles, no 11902.

8o Liber pœnitentialis, sive Methodus digne administrandi et suscipiendi sacramentum pœnitentiœ (Ibid., p. 279). Dans différents manuscrits, ce livre est dédié par Alain à Henri de Sully, archevêque de Bourges, de 1184 à 1200. C’est une instruction pour engager les pécheurs à retourner à Dieu par une sincère pénitence et pour diriger les confesseurs dans l’exercice de leur ministère.

9o De Fide catholica contrà hœreticos sui temporis, prœsertim Albigenses, libri quatuor (Ibid., p. 305). Dans les deux premiers livres de cet excellent traité de controverse, Alain réfute une à une les erreurs des Albigeois et des Vaudois. Dans les deux livres suivants contre les juifs et les mahométans, il répond aux reproches qu’ils font aux chrétiens et démontre l’imperfection ou l’absurdité de leurs lois. De Visch ne connut d’abord que l’édition assez incorrecte des deux premiers livres donnée à Paris, en 1612, par Jean Masson ; il la corrigea d’après un manuscrit de l’abbaye de Parc. Plus tard, il reçut les deux autres livres, d’après un manuscrit de Citeaux, et les publia à la suite de sa Bibliotheca Script. ord. Cisterciensis, p. 410. En tête du premier livre se trouve une dédicace à Guillaume, seigneur de Montpellier, qu’Alain appelle son très-cher seigneur. Comme l’ouvrage ne fut composé qu’après le concile de Latran, de 1179, ce seigneur de Montpellier, dont il fait l’éloge, ne peut être que Guillaume VIII, fils de Mathilde, mort vers la fin de l’an 1202. La Bibliothèque royale à Bruxelles possède deux manuscrits de cet ouvrage, nos 894 et 14370.

10o Liber de plancia naturœ, contra Sodomiœ vitium (Ibid., p. 431). Ce livre, mêlé de vers et de prose, et publié d’après des manuscrits des abbayes de Parc et de Cisoing, est un conte moral dans lequel l’auteur suppose que la Nature lui apparaît en songe, pour se plaindre de la dépravation qui règne parmi les hommes, et surtout du vice de luxure, qui outrage plus directement la nature même. On en conserve un manuscrit à la Bibliothèque royale à Bruxelles, no 3598.

11o Anticlaudianus, sive de Officio viri boni et perfecti libri novem (Ibid., p. 481). De Visch corrigea les éditions de Bâle, de 1536, et d’Anvers, de 1611, à l’aide des manuscrits des jésuites de Louvain et de Balthasar Moretus d’Anvers. Il en existe un manuscrit à la Bibliothèque royale à Bruxelles, no 10052. Cet ouvrage, écrit entièrement en vers, est souvent désigné par le nom d’Encyclopédie, parce qu’il traite des connaissances nécessaires pour former l’homme vertueux, et qu’il entre dans de grands détails sur les procédés des sciences et des arts. Il est intitulé Anticlaudianus, non que ce soit une réfutation du poëme de Claudien contre Rufin, mais parce qu’il en est une imitation en sens inverse. Claudien suppose un complot de vices pour bannir de l’empire le règne de la vertu. Alain, au contraire, imagine un concert parmi les vertus pour chasser les vices de la terre. De tous les ouvrages d’Alain, c’est celui qui l’a rendu le plus célèbre. Il était déjà devenu classique au xiiie siècle. Il eut des commentateurs parmi lesquels on remarque Raoul de Lonchamp, Anglais, et Adam de la Bassée, chanoine de Lille. Legrand d’Aussy a donné, dans le t. V, p. 546, des Notices et Extraits des manuscrits de la Bibliothèque du Roi, la notice d’une traduction libre en vers français de l’Anticlaudianus. Quant au temps où Alain composa cet ouvrage, on peut le deviner à peu près, s’il est vrai qu’il a eu en vue de critiquer, dans quatre vers du premier livre, chap. V, l’Alexandréide de Gauthier de Châtillon, son compatriote, et surnommé comme lui de Lille. Gauthier dédia son poëme à Guillaume de Champagne, mort archevêque de Reims en 1202, poëme par conséquent antérieur à celui d’Alain.

12o De Incarnatione Christi Rhythmus