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pour ses grandes richesses et ses nombreux amis, comme pour les places fortes qu’il possédait, et grand surtout par l’amour de ses concitoyens. Mais ce brillant éloge ne put être entièrement vrai qu’après qu’il eut recueilli la succession de Baudouin le Louche. Il poursuivit plus ardemment que celui-ci la vengeance des meurtriers du comte Charles et embrassa de même le parti de Guillaume le Normand, mais quand il s’aperçut du mépris de ce prince pour les Flamands, de ses exactions et de sa conduite arbitraire, il s’unit avec le seigneur de Termonde, son parent, et se mit à la tête du peuple soulevé contre Guillaume. On appela pour le remplacer Thierri d’Alsace, fils du duc de Lorraine, qui avait réellement les titres les plus légitimes au comté de Flandre. La guerre cependant ne favorisa pas les insurgés et, malheureux dans plusieurs combats, les chefs furent contraints de se réfugier dans Alost. Ils s’y virent bientôt assiégés à la fois par Guillaume et par son allié, le duc de Brabant. Leur position paraissait désespérée, quand la mort imprévue du Normand, des suites d’une blessure, vint la changer complétement : le prince brabançon se retira et les droits de Thierri au comté de Flandre ne furent plus contestés. Ivan qui, l’année avant cette heureuse révolution, s’était mis en possession de la seigneurie d’Alost et des autres domaines de la maison de Gand, au détriment de sa nièce, enfant en bas âge, obtint de Thierri la confirmation de ses titres avec la main de Laurette, fille aînée de ce prince. Dès lors, sa vie fut toute paisible et occupée surtout de la restauration de l’abbaye de Tronchiennes, dont il était avoué, et qu’il dota royalement, après y avoir établi des religieux de Prémontré. Il mourut en 1145.

J.-J. De Smet.

ALPAÏDE, mère de Charles Martel, née au pays de Liége au viie siècle, morte au couvent d’Orp-le-Grand (Brabant) en 718. On ne sait rien de positif sur cette princesse, qui appartient plutôt à la légende de l’époque carolingienne qu’à l’histoire. Elle paraît avoir été la seconde femme de Pepin de Herstal et non sa concubine, comme l’affirment quelques historiens. Cette question, ainsi que celle de sa participation au meurtre de saint Lambert, apôtre de Liége, sera discutée aux articles consacrés à ces noms.

ALSACE (Thomas D’), cardinal, archevêque de Malines, né à Bruxelles en 1680, mort en 1759. Voir Hennin (DE).

ALSLOOT ou VAN ALSLOOT. On connaît deux artistes de ce nom ; le premier en date est Daniel Alsloot, né à Bruxelles, en 1550. On manque complétement de détails sur la vie de ce paysagiste, dont on voit, au Musée de Bruxelles, une Représentation topographique de l’ancien parc et château de Mariemont.

Le second est connu sous le nom de Denis Van Alsloot. Cet excellent peintre, qui florissait en 1612, traita le paysage, le genre et le portrait. On le croit né à Bruxelles et fils du précédent, malgré la différence de la particule. Denis était peintre de l’archiduc Albert d’Autriche. On connaît de lui, à Vienne, un paysage avec figures signé : D. ab Alsloot S. A. Pict. 1608. À Madrid, le musée compte de lui une Mascarade de patineurs, une Procession de tous les corps de métiers d’Anvers, et une Procession de toutes les Communautés de la cité d’Anvers, le jour de la fête de Notre-Dame du Rosaire, pendant du précédent. Ses tableaux, touchés avec esprit, offrent un grand intérêt pour l’histoire des mœurs du temps, ainsi que pour les costumes. La National Gallery de Londres possède de lui une procession historique qui eut lieu à Bruxelles. C’est par erreur que le catalogue de Vienne donne à cet artiste le prénom de Daniel, qui appartient au père, comme nous l’avons vu.

Ad. Siret.

ALSTERS (Georges-Jacques), organiste et carillonneur, né à Gand en 1770, y décédé le 11 avril 1849, à l’âge de soixante et dix-neuf ans, est issu d’une famille de musiciens. Il n’était âgé que de dix-huit ans lorsqu’il obtint la place de carillonneur de la ville ; il en remplit les fonctions jusqu’à la démolition du campanile du beffroi, en 1839. Pendant un demi-siècle, Alsters fut maître de chapelle de l’église Saint-Martin, et composa, pour le service de cette chapelle,