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faits et leur appréciation concise et calme, telle est la doctrine de la Biographie nationale, formulée du reste dans les instructions qui ont été communiquées à tous ceux qui ont accepté de collaborer à cette œuvre patriotique.

En entreprenant la rédaction de ce dictionnaire, il fallait surtout éviter de tomber dans les redites vulgaires, souvent fausses et tronquées qui altèrent la figure des personnages cités. Notre œuvre se distinguera des recueils antérieurs, en ce que tous ses articles auront été rédigés par des auteurs, désignés à cet effet par la Commission, qui ont travaillé soit sur des documents nouveaux, soit sur des notices précédemment publiées et dont le fond a été revu avec soin. Les faits sont du domaine public, c’est assez dire qu’on ne saurait reprocher aux auteurs de ce Dictionnaire d’avoir reproduit souvent les détails contenus dans d’autres ouvrages. Quel que soit son biographe, le personnage décrit conserve son autonomie, ses allures ; c’est seulement la manière d’apprécier son action dans la société, son influence sur les événements, son caractère individuel, ou les intentions qui l’ont guidé, qui peuvent être différemment présentés, et ici encore les auteurs ont pu se rallier aux opinions de leurs devanciers sans être accusés de plagiat. Il n’y a donc pas de témérité à déclarer que cette publication constitue une œuvre originale : la forme et le sentiment qui nous ont inspirés sont nouveaux, bien que les faits, quand ils ne sont pas rectifiés ou complétés, soient les mêmes que ceux relatés dans d’autres publications du même genre. L’histoire ne s’invente pas. Comme on l’a dit justement dans la préface de la Biographie universelle : « les faits sont un fonds commun dont nul n’a la propriété et sur lesquels tous ont un droit d’usage. » L’auteur qui raconte la vie de Rubens ou celle de Charles-Quint à sa manière, en se conformant à la vérité, ne sera pas plus plagiaire qu’un sculpteur qui imiterait la statue d’un personnage dont le marbre existerait depuis longtemps, ou qu’un peintre qui reproduirait le portrait de Charles Ier en dépit de l’œuvre immortelle de Van Dyck : on ne fait pas une biographie, on en coordonne et on en rédige les éléments.

Du reste, il a été absolument interdit de reproduire littéralement des articles anciens. Les recherches consciencieuses faites par la plupart de nos collaborateurs dans les archives, les manuscrits, les publications les plus récentes et les plus autorisées, leur ont permis de présenter souvent, sous un aspect entièrement nouveau, la vie d’un grand nombre de personnages. C’est là surtout le côté recommandable de notre dictionnaire. Mais pour certaines individualités secondaires, on n’a souvent, quant au fond, rien trouvé de mieux à dire que ce qui avait été dit déjà : il ne s’agit pas d’être neuf, mais exact.

Après ces considérations générales, il convient d’exposer, avec quelques détails, les mesures d’exécution qui ont été adoptées. À cet effet, nous allons résumer les rapports annuels qui ont été publiés sur nos travaux depuis l’installation de