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chevaliers de l’ordre teutonique, conjointement avec Mathilde d’Ares, abbesse de Munsterbilsen, une chapelle et quelques terres situées dans un lieu abondant en joncs et que, pour cette raison, on appelait Alden-Biessen (Vieux-Joncs). Cette donation, que Hugues de Pierrepont, évêque de Liége, s’empressa d’approuver, fut l’origine de la célèbre commanderie de Vieux-Joncs, qui, d’abord simple prieuré, finit par devenir le siége d’un bailliage ayant sous sa direction douze autres commanderies de l’ordre (Nieuwen-Biessen, à Maestricht ; Gemert, près de Bois-le-Duc ; Relesdorff, dans le duché de Juliers ; Bernissem, près de Saint-Trond ; Jonge-Biessen, à Cologne ; Beckevoort, près de Diest ; Gruytroode, dans la Campine ; Fouron-Saint-Pierre, dans le duché de Limbourg ; Saint-Gilles, à Aix-la-Chapelle ; Ordange, près de Saint-Trond ; Remersdorff, près de Bonn ; Saint-André, à Liége). De même que l’abbaye de Herkenrode, la commanderie de Vieux-Joncs, successivement habitée par les cadets de toutes les familles nobles de la Basse-Allemagne, subsista jusqu’au moment de la suppression des maisons religieuses à la fin du xviiie siècle.

Mantelius place la mort d’Arnoul III en 1223, et rapporte qu’il fut inhumé dans le chœur de l’église de Herckenrode. Il avait épousé Alix de Louvain, fille de Henri Ier, dont il n’eut point d’enfants. Suivant l’auteur de L’Art de vérifier les dates, qui lui donne le nom d’Arnoul IV, Arnoul III serait décédé en 1221. Villenfagne (Essais critiques, t. I, p. 158) adopte cette opinion. Il se fonde sur une charte non imprimée, d’où résulte, dit-il, que le comté de Looz était, vers la fin de l’année 1221, occupé par Louis III. Il est certain que, dès 1223, Alix de Louvain était mariée en secondes noces avec Guillaume X, comte d’Auvergne (Wolters, Cod. diplum. loss., p. 103).

J.-J. Thonissen.

Auteurs cités sous la vie d’Arnoul V.

ARNOUL IV, fils aîné de Louis III, comte de Looz, régnait déjà en 1227 ; car il intervint, cette année, en qualité de comte de Looz, dans une charte par laquelle Thierri de Heinsberg légua une partie de ses biens à l’abbaye de Herckenrode (Wolters, Cod. dipl. loss., p. 106). Deux ans après, il épousa Jeanne, fille de Louis, comte de Chiny, qui, outre le comté de Chiny, lui apporta en dot les terres de Givet, d’Agimont et d’Embise.

En 1234, répondant à l’invitation du pape Grégoire IX, Arnoul prit la croix et participa avec ses troupes à la croisade dirigée contre des hérétiques du diocèse de Brème connus sous le nom de Stedings ou Stadingers. C’étaient des étrangers, pour la plupart Hollandais ou Frisons, auxquels les archevêques de Brême avaient concédé des terres sur les bords du Weser, de la Hont et de la Jade, dans les districts qui composent aujourd’hui le duché d’Oldenbourg. Ils avaient chassé leurs prêtres et, suivant quelques historiens, voulaient contraindre le peuple à retourner à l’idolâtrie ; mais il est plus probable qu’ils s’étaient bornés à adopter les erreurs des Albigeois. Arnoul assista au combat livré à Oldennesch, sous le commandement de Gérard de Lippe, archevêque de Brême, combat où les rebelles furent en partie taillés en pièces et en partie noyés dans le Weser.

Depuis cette expédition, la vie d’Arnoul fut constamment absorbée par des guerres ou par des négociations importantes. En 1238, il prêta le secours de son armée à l’évêque de Liége, Jean d’Eppes, contre les attaques de Waleran, seigneur de Montjoie et de Fauquemont, qui avait brûlé la ville de Theux et, après avoir ravage le pays de Franchimont, était entré à main armée dans la principauté. Ils poursuivirent Waleran jusqu’au pied de sa forteresse de Poilvache, située dans le voisinage de Dinaut, sur des rochers presque inaccessibles. Arnoul y resta jusqu’au moment où les Liégeois, à cause de la mort de Jean d’Eppes, crurent devoir opérer leur retraite. En 1239, il réconcilia Henri II, duc de Brabant, avec Wauthier Berthout, seigneur de Malines, et lui donna en mariage Marie, fille de sa sœur et de Guillaume, comte d’Auvergne ; à la même occasion, le duc de Brabant et le comte de Looz se garantirent, pour eux et leurs successeurs, la paisible possession de leurs domaines, avec pro-