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temporaine, encastrée dans le chevet du chœur, porte l’indication suivante :

ANNO D[OMI]NI M.CC.XXX.III : III

ID. MARTII : INCEPTA : FUIT
ECCL[ESI]A : ISTA : A MAG[IST]RO

ARNULPHO : DE BINCHO

C’est-à-dire : l’an 1234, le quatrième des ides de mars, fut commencée cette église par maître Àrnulphe ou Arnould de Binche.

Il suffit d’étudier les détails de l’église de Pamele, déjà achevée à la fin de l’an 1235, pour se convaincre que l’auteur de ce monument était un architecte de grand mérite à qui toutes les parties de l’art étaient familières et qui, un des premiers, dans notre pays, avait abandonné le plein cintre roman pour adopter franchement l’emploi d’une forme nouvelle et préparer cette ère brillante de l’architecture religieuse qui caractérise l’art du xiiie siècle.

La qualité de maître (magister) qui lui est donnée, permet de supposer qu’il était prêtre ; il n’est cependant pas impossible que le magister signifie ici maître maçon ou maître des œuvres, ce qui, vu les qualifications usitées à son époque, prouverait qu’Arnould était un architecte dans l’acception complète du mot.

Bon de Saint-Genois.

Schayes, Histoire de l’architecture en Belgique, t. III, pp. 61-65. — Ketele, Vues et Monuments d’Audenarde. — Ed. Van Cauwenberghe, Lettres sur l’Histoire d’Audenarde, p. 62. — Messager des science, année 1825, p. 424 (article du Dr Vander Meersch).

ARNOULD ou ARNOLT DE BRUCK, mais plus généralement connu sous le premier nom, compositeur né à Bruges, vers 1480, mort à Vienne, le 22 septembre 1536, est tour à tour appelé DE PRUG, DE BRUCQ, DE BRUGES, VAN BRUGGE, VAN PRUCK, DE PONTE et quelquefois simplement Arnoldus. Herman Finck, dans son ouvrage intitulé Practica musica, publié au xvie siècle, fait le plus grand éloge de ce musicien, qui se distingua surtout dans le contre-point. On connaît peu de détails sur sa vie si ce n’est qu’en 1536, il était maître de chapelle de Ferdinand Ier, roi des Romains. Cette particularité résulte de l’inscription latine d’un médaillon d’argent, représentant le buste d’Arnold, conservé au Musée impérial d’antiquités de Vienne. Voici cette inscription :

EIKQN arnoldi a bruck R[omanum] R[egiæ]
M[ajestatis] R[ectoris] C[apelle] cantorum
præsidis 1536.

L’avers de la médaille porte :

OMNIA QUÆ MUNDO SUNT ORNATISSIMA CESSANT
INGEII SOLUM STATQUE MANETQUE DECUS.

M. Fr. Fétis, que nous suivons dans cette notice, a donné, dans la Biographie des Musiciens, t. I, pp. 142-143, (2e édit.), Paris, 1860, la nomenclature des nombreuses productions musicales dues à ce compositeur et qui sont connues jusqu’ici ; ce sont principalement des hymnes, des motets, des cantiques, des chansons sur des paroles allemandes, des chants spirituels à l’usage des écoles, qui toutes dénotent un talent souple et varié. La plus grande partie de ses œuvres a été publiée ; d’autres existent en manuscrit dans les bibliothèques de Vienne et de Munich.

Bon de Saint-Genois.

ARNOULD DE FLANDRES ou ARNAO DE FLANDES, peintre verrier, vivait au xvie siècle. Cet artiste, dont nous ignorons le nom véritable, était flamand comme l’indique son surnom. Il exécuta conjointement avec les frères Arnoud et Nicolas de Vergara, les magnifiques vitraux peints qui furent placés, vers le milieu du xvie siècle, dans la cathédrale de Séville. On pense qu’il ne fut pas sans exercer une influence notable par son talent sur les travaux de ce genre qui se multiplièrent à cette époque en Espagne.

Bon de Saint-Genois.

Kramm, Levens en Werken der hollandsche en vlaamsche kunstschilders, etc., t. II, p. 490. — Müller, der Künstler aller Zeitten und Vœlker, etc. Stuttgart, 1834.

ARNOULD DE FLANDRE, ou le FLAMAND, en latin Arnoldus Flandrus, compositeur de musique, vivait au xvie siècle. Le lieu de naissance et le nom de famille de ce musicien sont inconnus. On ignore également par quelle série d’événements Arnould le Flamand devint moine et organiste dans le couvent des Camaldules de Tolmezzo, dans le Frioul, où il passa une grande partie de son existence. Dans l’épitre dédicatoire de l’un de ses ouvrages, intitulé : Sacræ cantiones