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sa succession sous bénéfice d’inventaire. Le 30 mars 1585, à la réquisition des mêmes héritiers, plusieurs employés du conseil secret déclarèrent, devant le magistrat d’Anvers, que les registres de l’audiencier avaient été emportés par les secrétaires ou employés d’Asseliers, qui, à cette époque, se trouvaient en Hollande. Van Asseliers est auteur de différents ouvrages, entre autres de l’Historia tumultuum Belgicorum a discessu Philippi II usque ad obitum Francisci Valesii, ducis Alenzonii.

P. Génard.

ASSELIERS (Robert D’ ou VAN), chevalier, docteur en droit, conseiller-avocat fiscal du conseil de Brabant, membre du conseil privé et du conseil d’État et chancelier de Brabant, naquit à Anvers en 1576 et mourut à Bruxelles le 2 décembre 1661. Il appartenait à une famille distinguée d’Anvers dont plusieurs membres, gradués en droit, ont rempli honorablement des fonctions élevées dans la magistrature. Son père, Guillaume van Asseliers, d’origine nobiliaire (comme sa mère, Isabelle van Haeften), décéda en 1619, conseiller du conseil de Brabant. Son grand-père, Pierre van Asseliers, occupait le même emploi. En septembre 1567, il apparaît comme commissaire des confiscations pour les villes d’Anvers, de Lierre et les villes des franchises. Son oncle, Antoine van Asseliers, était conseiller ecclésiastique du grand conseil de Malines et membre du conseil privé en 1603. Nous connaissons encore Jean Asseliers, historien et greffier, ainsi que Asseliers, le chancelier[1] des états généraux en 1579. L’exemple de ces aïeux, éminents par leur science et leurs vertus, devaient stimuler le zèle de Robert et le faire marcher sur leurs traces. Le goût qu’il montra de bonne heure pour les études du droit et les conseils de son père lui firent faire des progrès tels à l’Université de Louvain, qu’il fut bientôt jugé digne d’obtenir le bonnet de docteur.

Ses succès au barreau attirèrent l’attention de l’archiduc Albert, qui lui conféra la place d’auditeur militaire pour l’Irlande et les gens de guerre qui se trouvaient au delà du Rhin ; il la remplit pendant quelques années avec intégrité et un grand esprit de justice. En 1619, il fut appelé à remplacer son père au conseil de Brabant. Peu de temps après, il en fut nommé avocat fiscal et, par conséquent, chargé de veiller au maintien de l’autorité du prince, à la conservation de ses domaines et des droits du fisc. Ayant occupé ces charges pendant plusieurs années à la satisfaction du gouvernement, son entrée au conseil privé en devint, la récompense. En 1639, Philippe IV l’appela en Espagne pour siéger comme ministre au conseil suprême des Pays-Bas et de Bourgogne, poste élevé qui fut toujours occupé par des hommes savants et considérables ; les exemples des Hopperus, Tisnacq, De Pape et Wynants le prouvent. D’Asseliers ne profita pas de sa position pour obtenir d’autres titres ou pour augmenter sa fortune. Les solliciteurs qui l’assiégeaient ou que les notables de la cour lui recommandaient ont été d’accord pour dire qu’ils n’obtenaient de lui que ce qui était équitable. Pendant les treize années que d’Asseliers passa à Madrid, aucune mesure importante relative aux Pays-Bas ne fut prise sans son avis ou son conseil. Si, pendant le règne de Philippe IV, nous avons vu l’Escaut se fermer par le traité de Munster, nos provinces démembrées par le même traité et par celui de Pyrénées, le pays ruiné par la guerre et désuni par les partis politiques et religieux, nous devons attribuer une faible part de responsabilité à d’Asseliers : ce n’était pas lui qui, sous ce monarque incapable, aurait pu changer le cours des événements et modifier la politique espagnole. Une dernière dignité attendait Asseliers, la plus recherchée du pays et à laquelle le plus d’honneurs et de priviléges étaient attachés : celle de chancelier de Brabant dont le roi disposa en sa faveur après le décès de François Kinschot, arrivé au mois de mai 1651. Il remplit ces fonctions avec la même probité, le même esprit de justice et la même aménité de caractère qui l’avaient fait aimer et respecter dans ses charges antérieures. Son grand âge exigea enfin (cinq ans avant sa mort) qu’on lui donnât un coadjuteur :

  1. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : au lieu de : Jean Asseliers, historien, greffier, ainsi que Asseliers, le chancelier, lisez : Jean Asseliers, historien, secrétaire et audiencier. (Voir l’article qui précède.)