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doux et calmes qui ne sont que le reflet de son âme. Ce côté accusé de son talent ne l’empêche pas d’empreindre d’une mâle vigueur les paysages qu’il est allé peindre dans les glaciers et les rochers de la Suisse.

Membre des sociétés artistiques de Gand, de Bruxelles, d’Amsterdam et d’Anvers, Van Assche reçut, en 1836, la décoration de l’ordre de Léopold, à la suite de la grande exposition nationale de Bruxelles de cette année. Pour reconnaître les services que ce maître, aussi habile que modeste et généreux, rendit aux artistes dans le placement des tableaux pendant diverses expositions, ses confrères lui offrirent, en 1839, une coupe de vermeil, comme témoignage de reconnaissance et d’affection.

Au commencement de ce siècle, Van Assche passait pour un des bons paysagistes de l’époque, digne émule d’Ommeganck, peintre d’animaux, qui a étoffé plusieurs de ses tableaux. On retrouve ses productions dans toutes les grandes collections des Pays-Bas, de la France et de l’Allemagne. Ses tableaux les plus célèbres sont : Cascade formée par la Toccia (Suisse) ; — Vue d’un moulin sur la Vesdre ; — Vue du Rhin ; — Cascade près de Rochefort ; — La vallée et le ravin du château d’Unspumer (canton de Berne). — Son corps repose dans le cimetière d’Humbeek près de Bruxelles, où il fut inhumé avec grande pompe et en présence d’un concours considérable d’amis et d’hommes distingués, le 13 avril 1841.

Bon de Saint-Genois.

Messager des Sciences, 1841, pp. 293-298 (A. Voisin). — Siret, Dictionnaire, 1re éd., p. 491.

ASSELIERS (Jean VAN), jurisconsulte, né à Anvers vers l’année 1520 ; il était fils de Ghislain van Asseliers, échevin de cette ville, et de Jacqueline Elouts, appartenant à une famille opulente de la cité. Jean van Asseliers était l’aîné de cinq enfants. L’une de ses sœurs, Élisabeth, épousa le fameux secrétaire d’Anvers, Jacques van Wesembeke (voir ce nom), la seconde, Clémentine, contracta mariage, dans l’église Saint-Jacques, le 7 novembre 1550, avec Corneille Wachmans, personnage très-influent. Après avoir obtenu le titre de docteur en droit et fait un voyage en Italie, en France et en Allemagne, Jean van Asseliers fut nommé, en 1556, aux fonctions de secrétaire de la ville d’Anvers, en remplacement de son beau-frère, Jacques van Wesembeke, nommé pensionnaire. Vers la même époque, il contracta mariage avec Marguerite van Duysborch. Les actes de naissance de ses enfants prouvent qu’il avait des relations avec les personnages les plus considérables d’Anvers, tels que l’échevin Melchior Schets, qui organisa le célèbre Landjuweel de 1561, Jean van Lierre, dit d’Immerseel, le trésorier Jacques Grammaye et le secrétaire Henri de Moy. Jean van Asseliers rendit de grands services à sa ville natale et fut, en quelque sorte, pendant plusieurs années, l’âme de l’administration. Il prit une part active aux événements politiques du xvie siècle. Les archives communales contiennent bon nombre de renseignements curieux sur les importantes missions dont il fut chargé. Nommé, en 1577, aux fonctions d’audiencier et de premier secrétaire des états généraux, il fut envoyé, en 1584, comme ambassadeur en France pour offrir la souveraineté des Pays-Bas au roi Henri III. Il avait, en qualité de greffier, signé l’acte de déchéance de Philippe II. En 1583, Jean van Asseliers offrit au magistrat, pour l’ornementation de l’hôtel de ville, un tableau peint par François Floris, représentant le Jugement de Salomon. Le collège des bourgmestres et échevins, appréciant l’importance de cet acte de générosité, vota, le 28 février 1584, une coupe dorée de la valeur de cent soixante-six florins, pour être présentée au donateur. Le même jour on lui offrit encore une coupe dorée de la valeur de cent florins, pour les grands services qu’il avait rendus tant à la ville qu’aux états.

Les biographes prétendent qu’Asseliers mourut à Delft en 1587, c’est une erreur ; il résulte de documents conservés aux archives d’Anvers que notre jurisconsulte décéda avant l’année 1585, puisque, par lettres patentes du conseil de Brabant, datées du 30 janvier de cette année, sa veuve et ses enfants acceptèrent