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alleu de Hougaerde, pour se mettre à l’abri des déprédations de Lambert, comte de Louvain. Celui-ci se plut à y voir une provocation et une menace, et il s’ensuivit une guerre qui se termina par la bataille de Hougaerde (1013). Ce combat fut fatal aux Liégeois. Au commencement de l’action, l’évêque remporta quelque avantage, mais Robert, comte de Namur, son allié, ayant passé, au fort de la mêlée, du côté des Brabançons, les Liégeois furent entièrement défaits et laissèrent trois cents morts sur le champ de bataille. Baldéric pleura longtemps la mort de ses sujets, et fouda le couvent de Saint-Jacques, afin qu’on y priât perpétuellement pour l’âme de ses défenseurs. En 1017, Baldéric dut suivre Godefroi de Lorraine dans une expédition contre Théodoric, comte de Frise, qui venait d’être mis au ban de l’Empire à cause de ses brigandages. Déjà malade au début de la campagne, il ne put en supporter les fatigues et mourut au village de Heremandout. Son corps fut transporté à Liége et enterré dans la crypte de l’église Saint-André. Baldéric avait été pendant sa vie le protecteur zélé des écoles fondées par Notger ; il légua, en mourant, une partie de ses biens aux pauvres de sa ville épiscopale, et l’on peut dire qu’il fut l’un des meilleurs évêques de Liège.

Eugène Coemans.

Anselmus, Vita Balderici in Chapeaville, t. I, pp. 222-242. — Fisen, Hist. Leod., pp. 255-261. — Foullon, Hist. Leod., t. I, pp. 208-212. — Daris, Hist. de Looz, t. I, pp. 385 et 386.

BALDUIN (Noël ou Natalis), compositeur de musique, né en Belgique dans la seconde moitié du xve siècle, mort en 1530. Le nom de famille de cet artiste s’écrit aussi Baldwyn, Baudouyn et Baulduin, et il est appelé tour à tour dans les documents flamands contemporains meester Noël, Nouel, Noe. Après avoir pris part, pendant trois années, aux offices en déchant comme chapelain-chantre, il devint en 1513, maître de musique du jubé de la chapelle de la Sainte-Vierge, à l’église collégiale de Notre-Dame à Anvers, et remplit ces fonctions, alternativement avec Michel Berruyer le vieux, dit de Lessines, jusqu’en 1517. Durant les cinq années que Balduin dirigea cette chapelle, le répertoire choral s’enrichit de plusieurs nouveaux recueils de musique manuscrite, entre autres d’un volume contenant un grand nombre de motets à cinq voix, magnifiquement écrit par le célèbre calligraphe et miniaturiste Pierre Imhoff, dit Vanden Hove (voir ce nom) et surnommé Alamire. Ce dernier ayant exécuté, à la même époque, pour l’église, un autre livre de déchant qu’on peut qualifier de colossal (il était formé de feuilles de parchemin de trente et un pouces de hauteur), maître Noël fut chargé de la délicate mission d’en corriger les fautes de copie. En 1519, le célèbre imprimeur de musique Petrucci de Fossombrone publiait à Venise, dans le quatrième livre des Motetti de la Corona, deux motets à quatre voix de Noël Balduin : O Pulcherrima Mulierum et Exaltabo te, Deus meus. Il est permis d’inférer de cette circonstance, qu’en quittant la direction de la chapelle d’Anvers, Noël Balduin se rendit en Italie, où les musiciens néerlandais étaient toujours bien accueillis. Plus tard, il revint à Anvers, y reprit sa place de chapelain-chantre et y mourut.

Des messes, des motets, des chansons et des airs à plusieurs voix, composés par Noël Balduin, ont. vu le jour en Italie, en Belgique, à Nuremberg, à Augsbourg et à Cordoue : ils sont énumérés dans la deuxième édition de la Biographie universelle des musiciens, par M. Fr. Fétis. On peut juger de leur mérite par le succès qu’ils continuèrent d’obtenir après la mort de leur auteur : trente-cinq ans après son décès, on transcrivait encore, dans les livres de la chapelle pontificale à Rome, six messes composées par Noël Balduin. Le successeur de Noël Balduin et de Michel Berruyer fut un musicien désigne seulement dans les comptes sous le nom de maître Nicol.

Chev. L. de Burbure.

BALDUIN (Paschase) ou BALDUINUS, antiquaire. Flamand d’origine, il était de l’ordre de Saint-Augustin et prieur de l’abbaye de Phalempin (ancienne Flandre) en 1552. Il s’occupa avec succès de langues anciennes, de sciences et d’archéologie. Nous n’avons de lui qu’un