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ouvrage imprimé : c’est une lettre latine sur le livre De Gemmis de François de la Rue, de Lille ; elle fait suite à cet ouvrage, dans l’édition de Francfort de 1626. Cette lettre renferme une dissertation sur les noms hébreux des pierres précieuses et de curieuses remarques sur leurs propriétés, leur usage et leurs abus. Deux manuscrits du même auteur se trouvaient autrefois à l’abbaye de Phalempin : 1° De Ponderibus et Mensuris et 2° De Kalendarii reformatione.

Eugène Coemans.

Ruzelinus, Gallo-Flandria, p. 138. — Foppens, Bibliotheca Belgica, t. II, p. 938. — Paquot, Mémoires, t. II, p. 391, in-8o.

BALEN (VAN). Le nom de Van Balen était déjà connu dans les arts, à Anvers, dès le xve siècle. Nous trouvons, entre autres, outre les suivants, Pierre van Balen, le vieux, membre de Saint-Luc, en 1464 ; Pierre van Balen, le jeune, élève de Goswyn van Heryst, en 1532, et Ferdinand van Balen, maître de Saint-Luc, en 1561.

Ad. Siret.

BALEN (Henri VAN), le vieux, peintre d’histoire, né à Anvers en 1560, y mourut en 1632. La date de naissance du peintre (1560) a été plusieurs fois controversée : en effet on éprouve quelque hésitation en la comparant avec celles de son admission à la gilde de Saint-Luc et de son mariage, toutes deux assez éloignées de celle de sa naissance. Mais, comme d’excellents investigateurs l’ont fait remarquer, les fureurs des iconoclastes désolèrent Anvers vers cette époque et entravèrent ou retardèrent beaucoup de carrières, surtout parmi les artistes. On peut donc, jusqu’à preuve du contraire, adopter la date de 1560. Une autre question est celle de savoir si Henri van Balen a été réellement élève d’Adam van Noort, né en 1557. Van Mander l’affirme et nous ne voyons aucune raison qui détruise cette assertion : ce n’est pas la première fois, dans l’histoire de l’art, qu’un maître n’a que fort peu d’années de plus que son élève. Ici la chose est d’autant plus possible que, selon toute probabilité, Van Balen ne s’adonna qu’assez tard à la peinture, puisqu’il avait trente-trois ans lors de son entrée dans la gilde anversoise. Notre artiste fut reçu dans la corporation de Saint-Luc, en 1593 ; il en fut doyen en 1609-1610. Son atelier fut très-fréquenté, et, ce qui pourrait suffire à sa gloire, il fut le premier maître de Van Dyck. Celui-ci exécuta son portrait, gravé par Pontius. Van Balen se maria, en 1605, avec Marguerite Briers, dont il eut huit enfants : plusieurs furent peintres. Outre Jean, dont la biographie suit, on peut citer encore Gaspard, né en 1615, et Henri, le jeune, né en 1620, tous deux à Anvers. Une de ses filles, nommée Marie, épousa, en 1635, le peintre Théodore van Thulden. Le voyage d’Italie de Henri van Balen, raconté par Immerzeel d’après d’anciens auteurs et accepté par plusieurs biographes, ne repose sur aucun document authentique. Ce n’est qu’en voyant le style et le goût de ses compositions, où le génie italien a laissé des traces sensibles, qu’il est permis de croire à la réalité des études faites à Rome par notre peintre. Un monument de marbre orné d’un beau tableau de Van Balen, la Résurrection, et surmonté de son chef-d’œuvre, son portrait et celui de sa femme, lui fut élevé par sa veuve, dans l’église de Saint-Jacques, à Anvers. Voici l’épitaphe inscrite sur la pierre tumulaire :

SEPULTURE VAN DEN EERSAMEN

HENDRIK VAN BALEN STERFT
DEN 17 JULY A° 1632.
ENDE DE EERBARE MARGARITA
BRIERS SYN HUYSVROUWE STERFT
DEN 23 OCTOBER A° 1638.
ENDE JAN VAN BALEN HAERLIEDER
SONE STERFT DEN 14 MEERT A° 1654.
ENDE JOANNA VAN WEERDEN SYN
HUYSVROUWE STERFT DEN 6 APRIL
A° 1643.

BIDT V. D’. S.

Une des chambres de la maison qu’habita l’artiste à Anvers, renferme encore une toile de ce maître, au-dessus d’une de ses cheminées. Cette maison est située Longue rue Neuve et porte le nom de l’Homme Sauvage. On sait que c’était une coutume du vieux temps, dans nos cités flamandes, de donner ainsi un nom spécial à chaque habitation un peu importante. Cette dénomination