Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/378

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


La galerie ayant pour titre : Principes Hollandiæ et Zelandiæ ; Domini Frisiæ, etc., est sortie des presses plantiniennes, à Anvers, en 1578. Elle fut mise en vente par Philippe Galle, dessinateur et graveur, qui, à cette époque, avait établi un commerce considérable d’estampes dans cette ville. Il y en eut une édition française : Les Vies et Alliances des comtes de Hollande et Zélande, seigneurs de Frise. A Anvers, de l’imprimerie de Christ. Plantin, pour Ph. Galle, 1586. Sans préface ni introduction ; le frontispice représente la personnification de la Néerlande, sous la forme d’une jeune femme en ajustement du xvie siècle. C’est le frontispice de l’édition latine, à en juger par l’inscription : Ph. Galle excudit cum privilegio regis, 1578. Il y a trente-six planches, et les portraits finissent à Philippe II.

D’après un fragment de manuscrit du xvie siècle, conservé au dépôt des archives communales de Gand, manuscrit offrant des indices de papier et de type qui constatent son origine et son âge, l’editio princeps des comtes de Flandre était au millésime de 1584 et le titre ainsi conçu : Genealogiæ et origines Saltuariorum et Comitum Flandriæ, addita brevi vitæ cujusgue enarratione Cornelius Martinus, Zelandus, ex verissimis chronographis et annalium scriptoribus collegit, Petrus Baltenius ex antiquissimis tabulis imagines ad vivum expressit. Idem edidit Antverpiæ MDXXCIIII. La traduction française de l’ouvrage est intitulée : Les Genealogies et anciennes descentes des Forestiers et Comtes de Flandre, avec brieves descriptions de leurs vies et gestes, le tout recueilly des plus veritables, approvees et anciennes croniques et annales qui se trouvent, par Corneille Martin, Zelandoys, et ornees de portraicts, figures et guises de leurs temps, ainsi qu’elles ont este trouvees es plus anciens tableaux, par Pierre Balthazar, et par lui-même mises en lumière. En Anvers, chez Pierre Balthazar, et à la fin du texte : en Anvers, imprimé par André Bax, et exposé en vente par Pierre Balthazar, peintre. Le volume renferme deux frontispices, les armoiries ou insignes de l’archiduc Mathias, ornant la dédicace, les armes et la carte de la Flandre, puis cinquante-deux portraits en pied de comtes et comtesses de Flandre, en quarante planches in-folio. Cette édition contient un extrait du privilége de publication exclusive, accordé, dès le 28 août 1578, à Pierre Balthazar, citoyen d’Anvers, ou à ses hoirs, soit avec le texte latin, soit traduit en une autre langue, pour un terme sexennal, à partir de la mise en vente. Une dédicace latine, adressée à l’archiduc d’Autriche, à la date des calendes de février 1580, est signée : T. C. devotissimus Petrus Balthazar. Cette dédicace est suivie d’un poëme élogieux pour l’auteur et l’œuvre, par Jean Vander Noot, patricien d’Anvers ; en voici le début, qui nous fournit d’intéressantes notions biographiques :

Comme a faict cest autheur (Pierre Baltens scavant,
Un des meilleurs esprits de nostre heureux Brabant)
Non seulement gentil en l’art de la peinture,
Mais bon rhétoricien et prompt en l’escriture :
Comme il demonstre a nous et a tous estrangers
Par cest œuvre, en parlant des premiers Forestiers
Et des Comtes après de Flandres la fertile :
Œuvre vraiment gentil, très propice et utile….

En 1598 vint une nouvelle publication française, éditée, cette fois, par J.-B. Vrients, et imprimée par Jacques Mesens, à Anvers. Pour ces trois éditions des Forestiers et Comtes de Flandre, les mêmes planches ont été employées. Elles sont bien dessinées, d’une agréable taille de burin, que le travail de l’eau-forte a facilitée. Les meilleurs portraits sont ceux de Charles le Bon, de Philippe le Hardi, de Charles-Quint et de Philippe II. Ce dernier portrait diffère dans son agencement du Philippe II des Principes hollandiæ. Plusieurs planches sont historiées. — Dans la préface latine de l’édition d’André Bax l’auteur (P. Balthazar) dit qu’il a voulu, comme les anciens, perpétuer la mémoire des princes illustres ; mais, qu’au lieu de les représenter en statues d’or, de marbre ou de bronze, il a adopté le mode plus utile des images gravées sur cuivre, et chaque personnage dans le costume de son époque.

L’édition de 1598 contient le renouvellement du privilége de publication, accordé le 16 avril de cette année, de par