Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/394

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

talent. L’élève s’attacha tellement à son maître, qu’il resta, sous sa direction durant quinze années, et qu’il ne se fit admettre à la maîtrise de la corporation de Saint-Luc qu’en 1610, sous le décanat de Théodore Galle, fils du précédent. La même détermination fut prise alors par ses amis, les graveurs Michel Snyders, Corneille Galle, Hans Collaert le jeune et Raphaël Sadeleer le jeune. C’est vers ce temps aussi, qu’on peut, avec vraisemblance, fixer le voyage que Barbé fit en Italie. Arrivé à l’âge de quarante-deux ans, il épousa, à Anvers, le 30 mars 1620, Christine Wiericx, fille ou nièce d’Antoine Wiericx, le jeune, et de Catherine Vanden Driessche. Plusieurs enfants naquirent de cette union, notamment en 1623, 1625, 1627 et 1631. Barbé fut investi, en 1627, par le magistrat, des fonctions honorées de doyen de la gilde de Saint-Luc. On conserve aux archives de l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers les comptes de sa gestion, écrits par lui-même. Jean-Baptiste Barbé mourut à l’âge de près de 70 ans ; son enterrement eut lieu à l’église de Notre-Dame à Anvers, le 12 février 1649.

La manière de graver de Barbé participe beaucoup de celle des Wiericx et des Galle ; elle leur est cependant inférieure sous le rapport de la délicatesse et de la pureté du dessin. Barbé s’est surtout exercé à graver, en de petites dimensions, d’après ses propres dessins et d’après ceux de Martin de Vos, des sujets tirés de l’Ancien et du Nouveau-Testament. La vie des saints et particulièrement de ceux ayant appartenu à la compagnie de Jésus, l’a souvent inspiré. On ne connaît de lui qu’un petit nombre de portraits et de sujets profanes. S’il faut en croire la biographie anonyme jointe au portrait de Barbé, gravé par S. de Bolswert, d’après Van Dyck, et contenue dans l’ouvrage intitulé : Iconographie ou vies des hommes illustres du xviie siècle (Amsterdam, 1759, t. II), notre graveur aurait fait ou publié un livre de dessins d’architecture représentant des autels et de cheminées. Nous pensons que l’anonyme a confondu Jean Barbé avec un autre graveur nommé Antoine Barbey, dont on connaît, entre autres, la publication commencée à Rome en 1697 et intitulée : Studio d’architettura civile sopra gli ornamenti di porte, fenestre, tratti da alcune fabbriche insigni di Roma. Nous inclinons, du reste, à regarder Antoine Barbey comme un descendant du graveur anversois, qui continua ses relations avec l’Italie après son retour à Anvers, ainsi que l’attestent les noms des parrains choisis pour deux de ses enfants : Signor Octavio Bartotti, de Gênes, représenté par sieur Balthasar Bolgaro et Signor Ferdinand de Villiena. Charles Le Blanc, dans son Manuel de l’amateur d’estampes, vol. I, pp. 145 et 146, donne une nomenclature assez étendue des œuvres de Jean Barbé. Elle comprend trente-huit sujets de saints et de saintes ; quarante-six sujets de sainteté et cinq portraits.

Chev. L. de Burbure.

BARBIER (Nicolas-François), graveur et ciseleur, naquit à Namur, le 8 septembre 1768, et y mourut le 10 juin 1826. Jeune encore, il se rendit à Anvers, y résida pendant plusieurs années, reçut les leçons de Verberc et fréquenta l’Académie où il remporta un premier prix. De retour dans sa ville natale, il ne tarda pas à s’y faire connaître par différentes productions, notamment par des figurines et des médaillons en terre cuite, pleins de grâce et de finesse. Ce qui caractérise cependant le mieux le talent de cet artiste, aussi bon dessinateur que sculpteur habile, c’est le genre et les difficultés du travail auquel il se livrait avec prédilection : nous voulons parler de ses pièces sur métal sculptées, au repoussé, qui sont de véritables chefs-d’œuvre d’art et de patience. Il savait, à l’aide du marteau et de poinçons de formes variées, faire ressortir d’une plaque métallique une admirable tête à l’antique, ou une figure entière. En 1816, Barbier fut nommé architecte de la ville de Namur, mais il résigna bientôt ces fonctions, afin de pouvoir se livrer tout entier à son art. L’exposition publique des produits de l’industrie nationale qui s’ouvrit à Harlem, en 1825, lui fournit l’occasion d’étendre sa réputation. Il y envoya différentes pièces remarquables, ciselées sur platine, une collection de mé-