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le roi Édouard le Confesseur. Après avoir séjourné, dans ce pays, un espace de temps dont on ne détermine point la durée, Baudouin rentra dans sa patrie et obtint de ses chefs la permission d’aller s’établir dans une vaste solitude que l’auteur de sa vie assure avoir été située entre le pays de Waes et Ertvelde (c’est aujourd’hui une partie de la paroisse de Petit-Sinay, arrondissement de Saint-Nicolas). Il y vécut dans un petit hermitage au milieu des bois et s’y associa à quelques autres solitaires avec lesquels il fonda une communauté. Ces obscurs anachorètes commencèrent alors le défrichement de la contrée qui les environnait, et préludèrent ainsi à la prospérité agricole de ce riche pays qu’on a depuis appelé le jardin de l’Europe. Baudouin IX, comte de Flandre, instruit des utiles labeurs de Baudouin de Boucle et de ses compagnons pour fertiliser cette terre ingrate, l’aida, par la concession de vastes terrains et par des sommes d’argent, à agrandir son exploitation ; celle-ci fut bientôt convertie en abbaye et soumise à la règle de Cîteaux. Située sur la territoire de la commune de Sinay, elle prit le nom de son fondateur : Baudeloo ou Bois de Baudouin, et devint une des plus considérables abbayes de nos provinces. Le comte s’empressa de la prendre sous sa protection, et dès ce moment, la contrée changea d’aspect : elle devint, en peu de temps, une des parties les mieux cultivées de la Flandre. Il n’est pas impossible que le séjour de Baudouin en Angleterre, où l’agriculture avait déjà réalisé de grands progrès, ait été le mobile de la résolution qu’il prit de s’occuper du défrichement du pays de Waes et de s’y établir. Malheureusement, l’auteur de sa vie, ne s’occupant que du côté ascétique de ce pieux personnage, ne donne guère qu’un récit légendaire dépourvu de détails historiques.

On a attribué la qualification de bienheureux à Baudouin de Boucle, en plaçant sa fête au 16 octobre. Toutefois, rien ne prouve qu’il ait été honoré d’un culte particulier, si ce n’est à l’abbaye qu’il avait fondée. Dans le nécrologe de ce couvent, son anniversaire est placé au 22 mars. Sa vie, écrite par Jean Horenbaut, religieux de ce couvent, a été publiée par Sanderus.

Après les ravages occasionnés au xvie siècle par les troubles religieux, le monastère de Baudeloo fut transféré à Gand où ce vaste édifice existe encore aujourd’hui en entier et sert de local à l’Athénée royal et à la Bibliothèque de l’Université.

Bon de Saint-Genois.

Chanoine De Smet, Mémoires et notices, t. I, p. 342. — Raissius, Ad Natales SS. Belgii, J. Molani, p. 219. — A. Sanderus, Hagiologium Flandriæ, pp. 211-235. — Acta Sanctorum Belgii, Aprilis, t. II, p. 104 ; octobris, t. VII, p.794. — Kalendarium de Baudeloo, Manuscrit n° 481 de la Bibliothèque de l’Univ. de Gand, fol. 49-57. — Ad. Siret, Le Pays de Waes. — Bulletins de l’Académie Royale, t. IX. 1. 253. 625 (1re série).

BAUDOUIN DE LILLE. Voir Bourgogne (Baudouin de).

BAUDOUIN DE LUXEMBOURG, archevêque de Trèves, né au château de Luxembourg en 1285, mort en 1354. Voir Luxembourg (Baudouin de).

BAUDOUIN DE MAFLIX, théologien, dominicain, xiiie siècle. On ignore la date précise à laquelle est né ce personnage, qu’on croit de Tournai, ou au moins du Tournaisis. Quant à sa vie de religieux, elle appartient à la France ; c’est, en effet, au couvent de Lille qu’il fit profession. Après avoir étudié aux Jacobins de Paris, il fut reçu docteur à la célèbre université de cette ville. C’est en cette qualité eminente qu’il signa, le 7 juillet 1267, une procuration de l’Université tendant à poursuivre, en cour de Rome, un procès contre l’official. Il assista, en 1269, au chapitre de l’ordre tenu à Paris, et eut l’honneur de collaborer avec saint Thomas d’Aquin. L’écrit théologique, sorti de leur plume et auquel trois autres docteurs parisiens mirent la main, porte le titre de Censura seu judicium doctrinæ de quibusdam difficultatibus, de secreto præsertim confessionis propositis. On le trouve dans les œuvres de saint Thomas d’Aquin, publiées par le Père Pierre Pelican. D’autres travaux encore ont dû naître des méditations studieuses de notre Dominicain, mais nous n’en possédons point de traces.

F. Hennebert.

Paquot, Mémoires, t. X. 23. — Quétif, Script. ord. Prædicat., I, 249 ; II, 650.