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fils et qu’il dit être très-attaché à cette princesse (Epist. 36, Migne). À la fin d’une lettre à la même impératrice et son fils Othon III (Epist. 24, Migne), on lit d’abord un distique gravé sur un calice à son usage :


Hinc sitis atque fames fugiant, properate Fideles ;
Dividit in populos bas prœsul Adalbero gazas.

Ensuite un monostique gravé sur la patène :


Virgo Maria tuus tibi prœsul Adalbero munus.

Les autres lettres sont adressées au roi Lothaire, à son frère Charles, à la duchesse Béatrix, à Ecbert, archevêque de Trèves, à Willigise, archevêque de Mayence, à Notger, évêque de Liége, à Rothard, évêque de Cambrai, à saint Maïeul de Cluny et à quelques autres abbés. On y remarque plusieurs traits relatifs à l’histoire de cette époque, et elles nous font connaître divers conciles qui ne sont pas mentionnés ailleurs. C’est ce qui a engagé l’éditeur des lettres de Gerbert à insérer celles d’Adalbéron dans le recueil imprimé à Paris, en 1611, et ailleurs. De Lalande les a aussi publiées dans les Supplementa conciliorum antiquorum Galliœ à Jacobo Sirmondo editorum, p. 327. Migne les a réunies, au nombre de quarante et une, dans sa Patrologie latine, t. CXXXVII, p. 503.

2o Dans la chronique de Mouzon, écrite en 1033 (d’Achéry, Spicil., t. II, p. 569), on lit un discours prononcé par Adalbéron à Mouzon même, lorsqu’il y introduisit des moines à la place des clercs : c’est une exhortation pathétique pour les engager à observer si exactement leur règle qu’on pût dire avec vérité de leur monastère : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ; et il demeurera avec eux et ils seront son peuple. » Le prélat y exprime aussi les motifs qui l’avaient porté à faire ce changement et à augmenter de ses fonds les revenus du monastère.

3o Dans la même chronique (d’Achéry, Spicil., t. II, p. 570), on lit un discours qu’Adalbéron tint au concile qu’il célébra, au mois de mai de l’an 972, au Mont-Sainte-Marie en Tardenois (Concilium ad Montem Sanctœ Mariœ in pago Tardanensi, pro monasterio Mosomensi). Dans cette assemblée, il donna lecture de la lettre du pape Jean XIII, approuvant la réforme de Mouzon, et de la constitution faite par lui-même à ce sujet, en présence de Guy de Soissons, d’Hildegaire de Beauvais, d’Haidulphe de Noyon, de Theudon de Cambrai, d’Adalbéron-Ascelin de Laon, de Gibuin de Châlons, de Constance de Senlis, de Lindulphe de Térouane, de six archidiacres et de cinq abbés. La lettre du pape Jean XIII et la constitution d’Adalbéron (Decretum de reformatione cœnobii Mosomensis et monachis in eo constitutis) ont été imprimées dans les collections des conciles ; mais son discours manque dans toutes les collections, même, ce qui nous surprend, dans les Actes de la province ecclésiastique de Reims, publiés, en 1842, par S. E. le cardinal Gousset, t. I, p. 622. Les Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, dans le Synopsis conciliorum, placé à la suite de leur Mémoire sur une nouvelle collection des conciles de France (Paris, 1785, in-4o), indiquent, p. 69, les documents qu’ils se proposaient de publier sur ce premier concile du Mont-Sainte-Marie.

4o Concilium Remense habitum ab Adalberone mense septembri an. 975, in causa Theobaldi, qui episcopatum Ambianensem usurparat. Les actes de ce concile manquent ; il n’en reste plus que les Literæ synodales ad Theobaldum, c’est-à-dire une sentence d’excommunication portée, le 24 septembre 975, contre Thibaut, usurpateur de l’évêché d’Amiens, qui avait refusé de se présenter à un concile tenu par Adalbéron, le 3 juillet précédent. Cette sentence, imprimée dans les collections des conciles (Labbe, t. IX, p. 721, et Hardouin, t. VI, p. 701), est souscrite par Étienne[1], diacre de l’Église romaine et légat de Benoît VII, qui présida en cette qualité le concile.

5o En 985, il convoqua, au Mont-Sainte-Marie un concile provincial, pour traiter des intérêts des églises gouvernées

  1. Et non par Jean, comme disent Ceillier et Rivet.