Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 12.djvu/76

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1-i :^ LIEVENS iU fut enfin rendu le 27 novembre 1545 ; il déclarait laconiquement le demandeur recevable : Daenhngere in den yersieu Udc van ffifttder conclnsien ontfatigbaer . Ces simples mots contenaient la condamnation à mort de Liesvelt, qui fut décapité, le lendemain, 28 novembre 1545, conformément à l’édit de Charles-Quint, du 22 septembre 1540, que le malheureux imprimeur avait lui-même publié quelques années auparavant (P. Génard, ouvr. cite, t. YIII, p. 347-353). Quelques historiens et bibliographes, tels que Mertens et Torfs, dans un pas- sage de leur histoire d’Anvers reproduit par J.-I. Doedes, ont cru, par erreur, qu’une des causes de la condamnation de Liesvelt était une gravure représentant la tentation de Jésus, à qui le diable se montre sous l’habit d’un moine. On a souvent considéré ce dessin comme une satire de l’Eglise catholique ; mais il ne faut y voir, comme le disent les auteurs de la Biblioiheca beltfica I Ire série, t. II, B, 79j, que ie diable déguisé, le loup sous la peau du mouton. C'est l’interprétation symbolique de ce verset du chapitre II de l’évangile selon saint Mathieu -. Attendite a falsis propJielvty fjvi veniunt ad vos in vestimentis acium ; inirinaecus autem sunt lupi raimcta. Quoi qu’il en soit, d’ailleurs, cette planche ne peut avoir été reprochée à Liesvelt, car elle se rencontre dans plusieurs bibles antérieures , telles que l’édition française de Martin de Keyser ou Lempereur (Anvers, 1534), et dans sa réimpression par Antoine Goinus ou des (jois (Anvers, 1534 [1541]j, publiées toutes deux cum gratia et privilégia . Parmi les autres ouvrages édités par Jacques van Liesvelt, il faut citer la première édition du premier livre des liefereintu , de la célèbre muse flamande Anna liyns : iJii w ttn Hchoon ende iuutrlyc botcxken, inhoudende veel scoone caïuiigt referfinen (1528), ainsi qu’un .Nouveau ’iestament en français : Nouveau Teètamenl de nostre saulueur Jesu-Ckrut, tranJilatt aelon le vray itxt en franchoiH ( i 544 1. Il employait trois marque » typographique», reproduites dans l’ouvrage du chevalier (t. van Havre [Marques typographiques des imprimeurs et libraires anversois, 1883), et dont deux portent sa devise : Fortiéudo mea I)eus. Après sa mort, sa veuve, née Marie Ancxt, continua son imprimerie jusque vers 15 63. ^on fils, Jean ou Hans, embrassa également la carrière paternelle, et édita, notamment, la traduction néerlandaise de V Enéide de Virgile, par Corneille van Ghistele (1554). Haul iier^iiiaiis. Isaar Le Lone, lUuk-zaal der vcdcnluitscltc bllbels (2^ éd., ifui ;, p. o61- ;j(iî). - F.-H. Mertens el K. L. Torfs. (Uscliiedeuis run Antwerpcu l84 :;-l8o ;i, l. IV, 27o-27G, 038-( ;ii.— Aug. De lieuine, VarUli-.s biblioiirapliviuoi et litlrraircs 1848, p. 17-18. — i*. Geiiard, Antirerpacb AnliievLvbldd IHdi et suiv.., aux endroils cités. — J.-l. Doedes, (.escUicdoiis vuii de ecrslc iiiUinvcn di’f schrifien des yicuvtn Vcrbouds Ui de iiederldudsche taal iSl" !), ]). 3.>57. — AUqeinewr drutschc biographie, t. WIII 188 :^). p. G30 [notice de J. Franck . — J.-I. Doedes, LoUictie vtni j-ariora ,<■. d. [1887 jj, pa.ssiin.

LIEVENS (Jean), ou Livineius, philologue, né à Termonde, en 1546 ou en 1547, et décédé à Anvers, le 13 janvier 1599. Il était fils de Nicolas Lievens et de Clara VanderBeke, sœur du célèbre Livinus ïorrentius. Comme ses deux parents étaient Gantois, il pouvait se dire lui-même originaire de cette ville et ajouta plus tard à son nom l’épithète de Gandensis. C’est à Gand aussi qu’il reçut sa première éducation. îSon oncle maternel l’envoya ensuite au collège des Jésuites, à Cologne. 11 y trouva les maîtres qui instruisirent à la même époque le jeune Juste Lipse et eut, en outre, le bonheur de recevoir des leçons de grec du célèbre Ximènès, qui habitait alors Cologne. Quand il eut terminé ses études de philosophie, il se rendit à Louvain, pour étudier la théologie. Il se lia d’amitié avec l’helléniste G. Canter, A. Schott et Juste Lipse, dont il partageait la passion pour la critique des auteurs anciens. Il conçut d’abord l’idée d’élucider et de corriger le texte de Properce et eut maint entretien à ce sujet avec Juste Lipse ; mais il s’appliqua bientôt plus spécialement à l’étude des Pères de l’Eglise grecs, et résolut de se faire connaître du monde savant par