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un travail critique sur saint Grégoire, évêque de Nyssa. Son premier dessein était de publier les commentaires de saint Grégoire sur le Cantique des Cantiques ; il en avait traduit une bonne partie, quand il préféra donner une édition critique du traité de ce père sur la Virginité, qui venait de paraître, pour la première fois, à Rome, en 1565. Il en possédait un manuscrit, qu’il avait reçu du libraire Birckmann, de Cologne ; mais, de même que le texte imprimé, ce manuscrit était incomplet ; il y manquait la préface, le commencement et la fin. Or, Torrentius, chanoine de Saint-Lambert et archidiacre de Brabant à Liège, se trouvait en ce moment à Rome, avec une mission du prince-évèque, Gérard de Groisbeek. Son neveu le pria de voir si la bibliothèque du Vatican ne renfermait pas un manuscrit complet du traité, et ses recherches furent couronnées d’un plein succès. Lievens obtint bientôt une copie des chapitres qui faisaient défaut dans le texte imprimé et une collation du reste du volume. Grâce à ces secours, il put fournir une édition à la fois plus complète et plus exacte ; il corrigea, en outre, différents passages par d’heureuses conjectures, revit entièrement la traduction et éclaircit plusieurs points obscurs dans des notes qu’il plaça à la tin de l’ouvrage : D. patris Gregorii Nysseni antistitis de Virginitate liber : grœce et latine nunc primum editus, interprète Johanne Livineio Gandensi. Anvers, Chr. Plantin, 1574 ; in-4o, 184 pages. Le privilège est du 12 août 1573. Peu après, il fit paraître, chez Plantin, avec une nouvelle traduction latine, le texte grec du traité de saint Jean Chrysostome sur le même sujet, livre qu’on ne connaissait que dans la traduction défectueuse de Julius Pogianus : Joannis Chrysostomi, arcJiiepincopi Conatantinopolitani liber de Virginitate, grœce et latine nunc primum editus : interprète Joanne Livineio Gandensi. Anvers, Chr. Plantin, 1575 ; in-4’^, 142 pages. Privilège du 15 novembre 15 74. La dédicace au cardinal Antoine Caraffa est datée de Louvain, 1er juin 15 75. Lievens était donc encore, a cette époque. dans la ville universitaire. Il partit ensuite pour Rome, peut-être avec son oncle, qui s’y rendait fréquemment, et il profita de -son séjour pour compulser les manuscrits et faire de nouvelles provisions scientifiques en vue de ses études patrologiques. Il s’associa aussi aux travaux des cardinaux Sirlet et Caraffa sur la bible des Septante, qui parut en 1587, d’après le codex du Vatican, sous l’autorité de Sixte V. S’il faut en croire Miræus, il avait auparavant aidé G, Canter à former le recueil des variantes sur le texte des LXX, qui se trouve dans la Polyglotte de Plantin. De Rome, il partit pour Liège, où, dès le 16 juillet 1573, il avait obtenu une prébende et un canonicat à la collégiale de Saint-Pierre. Il venait d’être fait diacre au commencement de 1588, lorsque Torrentius, devenu évêque d’Anvers, l’appela près de lui et lui procura une place de chanoine à la cathédrale. Ces fonctions ne l’empêchaient pas de se consacrera ses études favorites ; il prépara des éditions de plusieurs auteurs sacrés et profanes , entre autres des douze panégyriques latins, pour lesquels il avait un assez bon manuscrit, ainsi que les leçons extraites par Modius d’un codex de l'abbaye de Saint-Bertin, à Saint-Omer. Dans l’espoir d’obtenir ce codex lui-même, il tardait de publier l’édition qui était prête depuis longtemps. Elle fit honneur à son talent : il corrigea le texte en une foule d’endroits et en éclaircit les obscurités dans un savant commentaire : XII panegyrici veteres Joli. Livineius Belga Gandensis recensebat et notis illustrabat. Anvers, Chr. Plantin, 1599 ; in-8^ 398 pages. Les notes, formant 112 pages, sont reproduites, entre autres, dans l’édition d’Arntzen. Utrecht, 1790 ; 2 vol. in-4". Comme l’approbation porte la date du 14 mai 1598, il est probable que Lievens vit encore imprimer ce fruit de ses labeurs. Ses autres travaux furent interrompus par la mort. Le 13 janvier 1599, il tomba frappé d’apoplexie à l’âge de cinquante et un ans. Il fut enterré à l’église de Notre-Dame, non loin de son oncle, qui l’avait précédé