Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 12.djvu/86

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collègues, à quelque parti qu’ils appartinssent, le maintinrent dans ses fonctions jusqu’en 1878 ; il se retira alors de l’arène politique, ses opinions, au sujet de la loi sur l’enseignement primaire, n’étant plus d’accord avec celle de la majorité de ses électeurs. Dans l’entretemps, il avait été, en 1849, ambassadeur près du pape et des autres souverains d’Italie, puis, en 1856, envoyé à Moscou pour y représenter la Belgique au couronnement de l’empereur Alexandre II. Il fut nommé ministre d’Etat le 13 mai 1863, et avait été créé, dès 1838, grand-cordon de l’ordre de Léopold. Il était, en outre, chevalier de la Toison d’or, grand d’Espagne de première classe, magnat de Bohême et de Pologne. Il a été marié trois fois : le 12 mai 1823 à Marie-Melanie de Conflans, morte en 1833, puis, le 28 juillet 1834, à Nathalie-Charlotte de Trazegnies, morte dès 1835 ; enfin, le 28 octobre 1836, à Helwige-Julie-Wanda, princesse Lubomirska. Il est mort le 20 mai 1880. De ses différentes unions sont nés sept enfants, qui continuent la longue et honorable série des de Ligne.

Alphonse Wauters.

Butkens, Trophées du Brabant. — Les nobiliaires des Pays-Bas. — Goethals, Dictionnaire généalogique de la Belgique. — Historiens du pays, passim. — Gachard, Notice sur la famille de Ligne (Revue de Bruxelles, octobre 1839). — Notice historique sur la maison de Ligne (dans la Revue générale, biographique, politique et littéraire (Paris, 1844, in-8°). — Bulletin de la Commission royale d’histoire, 3e série, t. X. — La princesse de Ligne, dans le Fanal, du 30 novembre 1839. — Les ouvrages cités a la suite de l’article qui suit.


LIGNE (le prince Charles-Joseph DE), écrivain et homme de guerre, né à Bruxelles, le 23 mai 1735 [1], mort à Vienne, le 13 décembre 1814. Une grande partie de son enfance se passa à Beœil. Dès l’àge de huit ans, il avait déjà été témoin d’une bataille (celle de Fontenoy), il s’était trouvé dans une ville assiégée (celle de Bruxelles), et des fenêtres du château de Belœil, il avait vu trois sièges (ceux de Tournai, d’Ath et de Mous). A l’âge de quinze ans, dévoré de la passion des combats, il entretenait une correspondance avec un capitaine du régiment français du Royal-Vaisseau, en garnison à Condé. Aux premières hostilités, le jeune prince se serait échappé de la maison paternelle et enrôlé dans la compagnie de ce capitaine, sous un nom supposé, afin de ne devoir son avancement qu’à son propre mérite. Dès 1752, il écrivit un Discours sur la profession des armes, faible composition qu’il fit imprimer plus tard. C’est alors que, cédant à une vocation qui s’annonçait avec tant d’énergie, son père le fit entrer avec le grade d’enseigne dans le régiment d’infanterie wallonne dit de Saxe-Gotha, dont il était propriétaire ; trois ans après, on le maria. Le 25 mars 1755, il épousa Françoise-Marie-Xavière, princesse de Lichtenstein, née le 25 novembre 1740, fille du prince-Emmanuel et de Marie-Antonie de Dietrichstein-Weichselstadt. De ce mariage naquirent un grand nombre d’enfants, et entre autres : le 26 mai 1757, Marie-Léopoldine, qui épousa à Belœil, le ler février 1775, Jean-Népomucène, comte de Clary ; le 25 septembre 1759, Charles-Joseph-Emmanuel, le préféré, l’orgueil, puis l’objet de la douleur de son père ; le 7 mai 1766, Louis-Lamoral-Eugène, qui continua la lignée ; le 17 juillet 1773, Euphémie-Christine, femme de Jean-Baptiste Gabriel, comte Palffy, magnat de Hongrie ; le 18 novembre 1778, Florence, femme du baron de Spiegel, général-major au service d’Autriche, etc.

  1. L’existence de l’acte de baptême du prince de Ligne ayant été contestée, nous le reproduisons ici d’après le registre aux baptêmes de l’église Sainte-Gudule : 23 Majus 1735. De licencia speciali emmentissimi ac reverendissimi domini cardinalis, archiepiscopi Mechliniensis, baptisatus est in domo paterna sine nominis impositione filius legitimus dominin Lamoraldi, principis de Ligne, Sacri Romani Imperii et d'Amblise, supremi de Fagnoelles, magnatis Hispaniæ primæ classis, equitis Aurei Velleris, suæ sacræ Caesareæ ac Catholicæ Majestatis a cubiculis consiliarii status in Belgio Austriaco, generalis exercituum ac tribunus unius legionis pedestris sub servitio suo præfatæ Majestatis, et dominæ Elisabethæ Alexandrinæ Felicitatis Carolinæ Mariæ Godefridæ principissæ de Ligne, natæ principissæ de Salme, etc., conjugum, suscepit in hoc acta Maria Josephina Claudina de Quiré, obstetrix verum. Comme on le voit, le jeune de Ligne fut baptisé dans l’hôtel de son père et en présence d'une accoucheuse seulement, probablement parce que l’on craignait pour sa vie.