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toire littéraire, s’il faut s’en rapporter au peu qu’en dit Sanderus.

Bon de Saint-Genois.

Paquot, Mémoires, t, IX. — Sanderus, De Gandavensibus eruditionis fama claris (Antv. 1624), pp. 57-58.

BERTHOUT (Gauthier I). Avant de tracer successivement la biographie des personnages les plus célèbres portant le nom de Berthout, il importe de faire remarquer que l’historique de cette puissante maison a été étrangement défiguré par les chroniqueurs. La question de la succession des avoués et des seigneurs de Malines, qui est toute l’histoire de cette famille, est restée obscure et controversée. Ni leur gouvernement, ni l’étendue de leur pouvoir, ni leur origine, ni leurs droits primitifs n’ont jusqu’à présent été clairement définis. Ce n’est point ici le lieu de discuter toutes les allégations des annalistes ni de rechercher quand et comment cette famille s’établit à Malines ; nous renvoyons pour cet objet au savant ouvrage intitulé : Recherches sur l’origine de la famille des Berthout, par le baron Van den Branden de Reeth. (Mémoire couronné par l’Académie royale de Belgique, t. XVII, 1845.) Il ne sera pas inutile cependant de dire quelques mots de l’origine de la famille avant de nous occuper spécialement du personnage qui fait l’objet de cette notice.

Nous croyons, avec raison, pouvoir considérer Gauthier Berthout, sire de Grimberghe, comme chef de cette illustre maison. Il fonda, avec sa femme Adelise, l’abbaye de Grimberghe (1110) et suivit Godefroid de Bouillon en Terre Sainte ; il est le premier d’entre les Berthout dont le nom apparaisse dans des documents authentiques.

A Gauthier succéda son fils Arnold. C’est de son temps qu’eut lieu la fameuse bataille de Grimberghe, si désastreuse pour sa maison (1143 ou 1144). Malgré cet échec, ces seigneurs ne se tinrent point pour battus et, quinze ans après, Godefroid III, duc de Brabant, se vit forcé de les attaquer de nouveau : cette fois leur château de Grimberghe fut ruiné. Arnould décéda en 1147, laissant trois fils.

L’ainé, Gauthier, deuxième du nom, hérita du pays situé autour de Malines et du pays d’Arckel. Le fils de ce seigneur, aussi nommé Gauthier, vint s’établir à Malines après avoir vu raser le manoir de ses ancêtres (1159), par Godefroid III. Avec lui commence une période assez longue, pendant laquelle on ne peut attribuer aucun acte politique aux Berthout ; faisons remarquer seulement que, malgré les graves difficultés qui s’étaient élevées jadis entre ces seigneurs et les ducs de Brabant, ils ne tardèrent pas à rentrer en faveur ; aussi le nom de Gauthier Berthout apparaît-il souvent dans les chartes délivrées par les ducs. Ajoutons que jusqu’ici les Berthout ne portent encore ni le titre d’avoué, ni de seigneur de Malines, comme le témoignent la charte de 1179, celle de 1190, un diplôme de la même époque et la charte de 1203. Dans aucune de ces pièces on ne rencontre ce titre, que certes ils auraient pris, si tel eût été leur droit. C’est vers 1200 que le chapitre de Saint-Rombaut institua Gauthier Berthout son avoué, ou défenseur de ses biens et de ses droits et, depuis, ce seigneur joignit à son sceau personnel celui de ce chapitre. La nomination ou acceptation de Berthout comme avoué du chapitre s’explique aisément si l’on tient compte des difficultés du temps : il fallait un homme puissant pour soutenir et, au besoin, défendre les droits de l’Église. Qui mieux qu’un seigneur influent par ses richesses, fondateur et bienfaiteur de plusieurs communautés religieuses, pouvait remplir ces fonctions ? La voie étant ainsi tracée, il n’y avait qu’un pas de l’avouerie du chapitre à celle de la ville. La dignité obtenue par Gauthier porta à son comble le crédit de sa maison. L’on voit, d’ailleurs, par les nombreuses donations qu’elle fit vers cette époque, combien grande devait être son influence à Malines. Mais Gauthier ne profita guère de sa position. La mort vint l’enlever au milieu des honneurs, dans le courant de l’année 1201. Quelques historiens indiquent l’an 1219 ; mais nous croyons que c’est par erreur.

A celui-ci succéda son fils qui fait l’ob-