Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 2.djvu/277

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appelant l’attention et la critique des jurisconsultes. Il se réserve de corriger et de compléter son œuvre, lorsque l’opinion des hommes spéciaux sera bien fixée sur les questions étudiées dans le présent fragment. — 14° Mémoire sur l’organisation de l’enseignement du droit en Hollande, et sur les garanties d’instruction juridique exigées, dans ce pays, des aspirants à certaines fonctions ou professions. Paris, 1846, in-8o de xvi et 208 pages. — Blondeau a publié, en outre, dans la Revue du droit français et étranger, une dissertation fort bien faite sur la question de savoir si une femme belge qui a épousé un Français peut, en cas de séparation de corps, recouvrer sa qualité de Belge et conséquemment demander, contre son mari resté Français, la transformation de la séparation de corps en divorce, aux termes de l’art. 310 C. civ., non abrogé en Belgique. — Enfin, dans les derniers temps de sa vie, il a envoyé à la Nouvelle Biographie générale quelques articles, dont le plus important est consacré à Bentham. — Son Mémoire sur les fausses manières de raisonner en jurisprudence, lu dans une des séances de l’Académie des sciences morales et politiques, n’a pas été imprimé.

Alphonse Le Roy.

Quérard, La Littérature française contemporaine (1827-1844), t. II. — Le Droit, numéro du 28 juillet 1844 (art. de M. de Saint-Gresse). — Id., numéro du 27 novembre 1857 (art. de M. Valette). — G. N. et D. M. (G. Nypels et Delmarmol), Notice historique sur Hyacinthe Blondeau, extraite des Ann. de la Société archéol. de Namur, t. IV. — D’Otreppe de Bouvette, Nécrologie, ou une fleur pour trois tombes. Liége, 1854. in-12 (13e livraison des Tablettes liégeoises). Tablettes liégeoises. n° 64 (janvier 1867). — Souvenirs personnels.

BLONDEEL, (Lancelot), peintre d’architecture, de ruines, d’histoire, etc., naquit à Bruges, très-probablement en 1495, ainsi que le disent les vieux auteurs. Blondeel débuta par être maçon, et beaucoup d’écrivains en ont déduit qu’il appartenait à une famille pauvre. Sans condamner cette opinion d’une manière absolue, nous ferons cependant remarquer qu’au XVe siècle, les artisans, surtout ceux qui étaient doués de talent et qui possédaient de l’instruction, composaient la bourgeoisie ; c’étaient eux, ainsi que les détaillants, drapiers, merciers, bouchers, corroyeurs, etc., qui constituaient ces corporations puissantes, ces gildes flamandes qui firent parfois trembler les empereurs et les rois et qui souvent décidèrent du sort de la patrie. Blondeel ne devait certes pas être un maçon ordinaire, un ouvrier obscur ; nous en trouvons la preuve dans le degré d’instruction qu’il possédait. En effet, il était excessivement habile à dresser les plans d’architecture, il les dessinait avec science, avec talent, et c’est en voyant les résultats qu’il obtenait, qu’il eut l’idée de servir du pinceau ; bientôt le succès l’engagea à s’essayer dans plusieurs genres ; à ses vues d’architecture, il joignit l’histoire, le paysage avec ruines, les effets de lumière traduits par des incendies nocturnes, enfin c’est assurément celui de nos vieux peintres qui aborda le plus de genres différents. Il existe des témoignages que, dès 1520, il travaillait pour la ville de Bruges. Mais Blondeel fut non-seulement constructeur et peintre : nommé architecte juré du Franc de Bruges, il donna, en même temps, des preuves de grandes capacités comme ingénieur. Nous parlerons plus loin des traces diverses qu’il laissa du génie dont la nature l’avait doué. En 1530, nous trouvons l’inscription de Lancelot Blondeel, comme maître peintre, dans la corporation de Saint-Luc ; il y remplit successivement plusieurs dignités. L’année de son admission, il fut nommé deuxième vynder (juge conciliateur), et premier vynder en 1537 et en 1556.

La femme du peintre s’appelait Catherine Scriers ; elle lui donna une fille qui épousa Pierre Pourbus. Dans le catalogue de l’Académie de Bruges, dressé par M. James Weale, et qui nous a fourni quelques détails de cette biographie, il est dit : « Notre peintre, qui demeurait dans la rue du Pont Flamand, dans une maison dont l’emplacement est occupé aujourd’hui par la maison marquée E 18-10, décéda le 4 mars 1561, et sa veuve au mois de janvier suivant. Tous les deux furent enterrés au cimetière de Saint-Gilles. »