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d’Espagne sous le nom de Philippe III. — 2° Briève Apologie du culte de Notre-Dame de Montaigu ; publiée en français et traduite en flamand.

Le P. Nicolas Boonaert laissa en manuscrit un ouvrage intitulé : Mare non liberum, sive demonstratio juris Lusitanici ad oceanum et commercium Indicum, dirigé contre le Mare liberum de Grotius, publié en 1609. La mort de Boonaert, arrivée en 1610, ne lui permit pas de terminer son travail. — Au témoignage d’Alegambe, il préparait encore, au moment de sa mort, un commentaire sur la Somme de saint Thomas.

E.-H.-J. Reusens.

Paquot, Mémoires, éd. in-fol., t. I, p. 563. — Aug. el Al. De Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, t. III, p. 180.

BOONAERT (Olivier). Dans ses notes autographes ce savant jésuite dit qu’il est né à Ypres, le 15 août 1570 ; il mourut le 23 octobre 1655 ; son père, Hubert, était négociant, sa mère se nommait Jaqueline Hovenagels. Après avoir étudié les humanités aux colléges de la Société de Jésus, à Ypres, à Saint-Omer et à Douai, et au collége d’Anchin, Boonaert fit son cours de philosophie dans cette dernière ville, et y obtient les grades de maître ès arts et de docteur en sciences. Il entra à la maison professe de Tournai, le 28 mars 1590 ; retourna à Saint-Omer, le 2 octobre 1592, afin d’y répéter ses humanités, y étudia la théologie et fut ordonné prêtre en 1600. On le trouve résidant au collége de Bergues-Saint-Winoc, de 1619 à 1625, il passa ensuite une année à Bruges et revint, en 1628, à Bergues, qu’il ne quitta plus jusqu’en 1644. L’année suivante, il était rendu à sa ville natale, et il y décéda. Nous avons de Boonaert un ouvrage intitulé : De institutione, obligatione et religione horarum canonicarum, libri quatuor, imprimé à Douai, chez Bellerus, en 1625. Il écrivit plusieurs commentaires sur l’Écriture sainte, entre autres : Commentarius in Ecclesiasticum, imprimé chez Meursius, en 1634 ; In Estherem commentarius litteralis et moralis, Cologne, chez Corneille d’Egmont, 1647 ; De horis canonicis et sacro-sanctæ missæ sacrificio tractatus duo ; Anvers, Corneille Woons, 1653 ; Concordia scientiæ cum fide. Ce dernier ouvrage prouve que l’auteur s’occupait, non sans talent, d’une question dont l’intérêt subsiste encore. D’un style pur et facile, les œuvres de Boonaert respirent une érudition qui ne se dément jamais ; elles accusent une connaissance approfondie de la langue grecque.

F. Vande Putte.

BOONAERTS (Guillaume), dit Fabius, suivant l’usage de latiniser les noms, helléniste du XVIe siècle. Il était originaire d’un village situé dans le nord de l’ancien Brabant, Hilvarenbeek, dépendant de la mairie de Bois-le-Duc. Il avait pris le grade de licencié en médecine ; mais sa profonde connaissance des langues classiques l’avait porté à se charger d’un cours d’humanités, qu’il dirigea à Anvers pendant de longues années. Il fut appelé à Louvain après la mort du professeur Theodoricus Langius ou (Thiery De Langhe) en 1578, et fut son successeur dans la chaire de grec au collége des Trois-Langues. Il fit en sorte de soutenir le zèle des élèves de cet établissement par ses leçons et aussi par la publication d’un abrégé de la syutaxe grecque, tiré de l’ouvrage renommé de Jean Varennius, de Malines, ainsi que d’autres auteurs de l’époque : Syntaxeos linguæ græcæ Epitome. Antverpiæ, 1584, apud Andream Baxium, in-12. Boonaerts resta attaché au collége de Busleiden dans les temps les plus difficiles, quand le séjour des troupes espagnoles à Louvain avait causé une grande perturbation dans l’Université, et amené la dévastation de ce collége et de plusieurs autres. Il continuait ses leçons alors même qu’il n’avait plus qu’un modique salaire et un subside royal de trente florins, parce que les revenus de la fondation s’étaient en partie perdus pendant les troubles. Boonaerts ou Fabius périt malheureusement à Louvain, le 26 mai 1590, dans une émeute nocturne à laquelle étaient mêlés des étudiants indisciplinés ; quelquefois la jeunesse avait été armée pour défendre l’entrée de la ville à des bandes étrangères ; mais, quand la soldatesque était logée à l’inté-