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Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 2.djvu/400

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BOUCHAERT (Josse), évêque d’Ypres, né à Iseghem en 1583, mort en 1646. Voir Bouckaert (Josse).

BOUCHARD D’AVESNES, né vers 1170. Voir Avesnes (Bouchard d’).

BOUCHARD, BUCHARD ou BURCHARD de Hainaut, prévôt de Saint-Lambert de Liége, mourut (66e) évêque de Metz, en 1296. Il était fils de Jean d’Avesnes et d’Alix, sœur de Guillaume, roi des Romains et comte de Hollande. Son nom figure pour la première fois dans l’histoire à propos de la guerre de la Vache, qui, sous un prétexte futile en apparence, ne fut rien moins qu’une des manifestations les plus sanglantes de la haine que les paysans, ainsi que les bourgeois des petites villes, nourrissaient contre les seigneurs féodaux, vers la fin du XIIIe siècle. Les barons eurent d’abord l’avantage. Les gens de Huy, se voyant incapables de tenir la campagne, résolurent de faire appel aux Liégois. Mais le prince-évêque d’alors, Jean d’Enghien, était un théologien paisible et corpulent, ennemi de toute violence et aussi étranger que possible aux habitudes belliqueuses de l’époque ; de plus, il manquait de l’énergie nécessaire pour mettre fin à des guerres civiles dont le spectacle le plongeait dans une profonde affliction. Il ne sut que répondre aux députés hutois, lorsqu’ils se présentèrent à son audience suivis d’une grande foule de peuple. On murmura tout haut, on lança des brocards au prélat, et le prévôt Bouchard lui-même se fit l’interprête du mécontentement général. Le langage qu’il osa tenir peint bien le siècle et l’homme : « Nos n’avons besongne devesque qui ne soit prois et hardis et combattans, car ilh nat pays en ce monde si hays (jalousé) de ses voisins comme est li nostre. Vos esteis ung sangnour de grand renommée, mais vos sieries melheur abbeis ou moyne que evesque de Liége. Mains li pape qui savoit la nature de chi pays fit trop mal de vos a mettre chi. » (Jean d’Outremeuse, ap. Polain, Hist. de l’ancien pays de Liége, t. II, p. 13.) Les Liégeois se passèrent du consentement de leur prince ; Bouchard fut nommé mambour, titre qui ne se décernait que pendant la vacance du siége ou en l’absence de l’évêque. Il convoqua les mayeurs et les baillis (lieutenants du prince dans les différentes parties du territoire), leur enjoignit de rassembler au plus vite les vassaux de l’Église et fit en même temps crier l’Ost au perron par les échevins. (Ib., p. 14.)

Le malheureux Jean d’Enghien laissa la guerre se terminer comme il l’avait laissé commencer : il ne s’en mêla pas le moins du monde. Il était aussi confiant que faible de caractère et ami du repos. Henri de Gueldre, le prélat déposé qu’il remplaçait sur le siége épiscopal, lui ayant demandé une entrevue, Jean accéda à ce désir, se rendit presque sans suite à l’endroit convenu et fut victime d’un indigne guet-apens (24 août 1281). Sa mort éveilla l’ambition du prévôt de Saint-Lambert, qui avait des raisons de se croire populaire à Liége. Bouchard obtint la moitié des voix du chapitre ; mais son compétiteur Guillaume, fils du comte d’Auvergne, fut exactement aussi favorisé que lui. Ils allèrent l’un et l’autre plaider leur cause devant la Rote, et se montrèrent l’un et l’autre si retors et si tenaces, que l’affaire resta en suspens pendant toute une année. Enfin le comte de Flandre, Gui de Dampierre, ayant mis en avant un nouveau candidat, Jean, son propre fils, le pape Martin IV trancha la question en faveur de ce dernier, qui fit son entrée à Liége le 31 octobre 1282. Le siége de Metz, laissé vacant par Jean de Flandre, fut donné à Bouchard en échange de son désistement. Selon plusieurs chroniqueurs, Guillaume d’Auvergne obtint plus tard celui de Besançon ; mais on peut croire qu’il ne se rendit pas à son poste ; du moins on chercherait vainement son nom dans le catalogue des archevêques de cette ville.

Bouchard a occupé jusqu’ici une place dans l’histoire de l’art, pour avoir donné, conjointement avec un autre chanoine de Saint-Lambert, nommé Guillaume (Guillaume d’Auvergne), les dessins du magnifique portail de l’ancienne cathédrale de Liége (du côté de la place Verte). M. Vanden Steen, dans son Essai