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vers 1591, décédé en 1667. Il étudia le droit et obtint le grade de docteur. Il écrivit, en 1635, un poëme latin sur l’entrée du prince-cardinal Ferdinand d’Autriche à Bruxelles : Principi Ferdinando Austriaco S. R. E. Cardinali felicissimum in aulam opidum Bruxellense ingressum adgratulatur L. Brooman. Brux. 1635, in-4o. Quelques années après il parut un second recueil intitulé : Fasti Sacri sive epigrammata de Sanctis. Ludovici Brooman. Brux. Mart. de Bossuyt, 1646, in- 8°. Brooman traduisit en flamand les Heroïdes d’Ovide, ouvrage accompagné d’une approbation très-laudative de Sanderus, et augmenté de notes, sous le titre : De Brieven van P. Ovidius Naso, Ghenaemt in ’t Latyn epistolae heroïdum. Over-gheset in onse Neder-duytsche Taele, door J.-B. Tot Brussel. By François Foppens, 1659. Superiorum Permissu, et Approbatione. Une seconde édition fut publiée trois ans plus tard, avec un titre légèrement modifié et sous l’égide de l’imprimeur anversois, Hendrick Aertssens. La nouveauté de cette dernière publication n’est pourtant qu’apparente : le titre seul est réimprimé et chez le même éditeur, puisque les caractères et le frontispice sont absolument les mêmes que dans l’édition de 1659. On s’est demandé quelle est la cause de cette supercherie. Dans quelques uns des exemplaires, portant cette dernière date, on trouve un appendice de seize pages contenant la traduction de trois idylles de Théocrite. Or, comme ces pièces n’étaient pas mentionnées dans l’imprimatur de Sanderus, nous supposons que l’ouvrage aura été saisi par la censure, et qu’après avoir détruit l’appendice on aura permis à l’auteur de livrer à la publicité le texte approuvé sous un titre nouveau. On ne sait guère mieux pourquoi, sur les deux titres, le nom de l’auteur est précédé de l’initiale J, tandis que son véritable prénom est Louis, d’après le témoignage de Sanderus même.

Brooman fut lié d’amitié avec les principaux poëtes contemporains du Brabant, tels que Ernest van Veen, Walhorn et Van Nieuwelandt. Ses traductions, assez correctes, démontrent qu’il n’était point dépourvu de talent.

F. A. Snellaert.

Paquot, Mémoires, t. VIII, p. 67. — Willems, Verh. over de Nederduytsche tael- en letterkunde, t. II. — De Eendragt, 4e jaer, bl. 11 et 65.

BROSIUS (Henri-Ignace), publiciste, né à Luxembourg, le 17 juin 1764, de Henri Brosius, notaire, et de Barbe Schwab, mort à Aix-la-Chapelle, vers l’année 1840. Il fit ses humanités et ses études de théologie au séminaire de sa ville natale, dont son frère Pierre avait été le directeur, et s’affilia très-jeune à la Compagnie de Jésus. Dès 1783, à peine âgé de dix-neuf ans, il entra dans le journalisme et se fit bientôt connaître comme un ardent adversaire des innovations faites par Joseph II, en matière de religion. Écrivain fougueux, il fit une guerre incessante au gouvernement autrichien, lança force pamphlets contre les réformes introduites dans les administrations civiles et ecclésiastiques. Partisan dévoué de Vander Noot, il ne cessa de travailler l’opinion en faveur de la Révolution brabançonne. Dans cette polémique à outrance, il fut énergiquement secondén par d’autres journalistes, tels que l’abbé De Feller, directeur du Journal historique, et le chanoine Duvivier, rédacteur de l’Ami des Belges. Ce triumvirat combattit ceux qui voulaient une révision de la Constitution du Brabant, une meilleure représentation politique et l’adoption des formes républicaines. La virulence de leur polémique donna naissance à une brochure intitulée : Avis à MM. Brosius, Feller, Duvivier. Février 1790, 6 pages in-8o. — Brosius s’employa aussi, mais inutilement, à propager l’insurrection dans le Luxembourg, comme on le voit par un pamphlet portant pour titre : Lettre adressée par quelques notables de la province de Luxembourg, à M. l’abbé Brosius, en date du 8 mai 1790, contenant un tableau intéressant des dispositions de la ville et du pays, 7 pages in-8o. — Pie VI le créa notaire apostolique.

La révolution brabançonne ayant pris fin au mois de novembre de l’an 1790, et celle de Liége en janvier 1791, De Feller et Brosius prirent le chemin de