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Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 3.djvu/60

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l’exil; le premier passa à Maestricht et plus tard en Westphalie; le second, plus jeune, émigra aux États-Unis, où il resta et put vivre jusqu’en 1815, en donnant des leçons de français et d’allemand. A la chute de l’Empire français, il vint s’établir à Aix-la-Chapelle et y vécut encore pendant près de vingt-cinq ans, d’une pension qui était payée, croit-on, par l’ordre des Jésuites.

On lui doit : Journal historique et politique des principaux évènements des différentes cours de l’Europe, publié du 10 octobre 1772 au 31 décembre 1790. Le premier rédacteur était désigné par les initiales H. C.; Brosius lui succéda à dater du 1er janvier 1783. En 1788, le titre fut changé en celui de Journal historique et politique des principaux événements du temps, ou Esprit des Gazettes. Ce second titre est cause que le journal a été maintes fois confondu avec une autre publication, également intitulée : Esprit des Gazettes et faite, d’abord à Bruxelles, ensuite à Louvain. — Joseph II, ayant proscrit l’œuvre par son édit du 26 janvier 1788, Brosius se réfugia à Liége et y transféra son établissement. Le 6 janvier 1790, il y annonça chez le libraire Tutot, la continuation du Journal philosophique et chrétien. Janvier à décembre 1790, 4 volumes in-8o. Cette feuille était l’organe des états et du clergé. Il faut y joindre la brochure suivante : L’ Assemblée nationale vengée des calomnies du fanatisme, ou réfutation d’un journal imprimé à Liége, 1790, par un chanoine régulier réformé. Lille (1790), in-12, fig. Le jeune Brosius en était non-seulement le rédacteur, mais encore l’imprimeur, au dire de Van Hulthem. On y trouve des pièces qui ont conservé de l’importance au point de vue historique. Cette publication, poursuivie avec acharnement par le gouvernement autrichien, fut prohibée le 17 février 1791. Brosius publia encore : La démolition raisonnée du séminaire profane érigé à Louvain en 1786. Il fournit aussi des articles au Journal historique et littéraire du P. De Feller. Il nous est encore connu par le Catéchisme d’un bon citoyen. Liége, 1792, 1 volume in-8o. Tous ces écrits sont en faveur des états de Brabant et au profit du parti catholique, à la tête duquel se trouvaient les Vander Noot, les Van Eupen et autres, parti qui répudiait les opinions philosophiques du XVIIIe siècle, et qui, par ses tendances intolérantes, ouvrit la voie à la restauration autrichienne. — On connaît un troisième prêtre de ce nom : François-Xavier Brosius, professeur et vicaire général dans le Luxembourg.

Aug. Vander Meersch.

Michaud, Biographie universelle, t. LIX. — Nouvelle Biographie universelle, publiée par Didot. — Neyen, Biographie Luxembourgeoise. — Britz, Mémoire sur l’ancien droit de Belgique, t. I, p. 379. — De Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, t. VI. — Capitaine, Recherches sur les journaux liégeois. — Warzée, Essai historique sur les journaux belges. — X. De Theux, Bibliographie liégeoise.

BROU (Philippe-Joseph baron DE), général-major au service d’Autriche, naquit à Bruxelles en 1732 et mourut à Vienne le 3 juin 1796. Après avoir servi pendant trois années dans les rangs français, il entra dans l’armée autrichienne le 12 février 1751, comme cadet-volontaire au régiment Charles de Lorraine, infanterie; il passa ensuite dans le corps du génie (1er janvier 1754) et fut attaché en qualité de conducteur à la brigade de cette arme qui stationnait à Bruxelles. De Brou fit les campagnes de la guerre de Sept ans, assista le 5 novembre 1757 à la célèbre bataille de Rosback et déploya un grand courage et un sang-froid admirable dans les combats de Hochkirch et de Meissen. Ses talents non moins que sa valeur le firent remarquer par le feldmaréchal duc d’Arenberg, qui le choisit pour adjudant. Le 10 mars 1762, De Brou fut nommé lieutenant dans le corps des ingénieurs des Pays-Bas; le 31 janvier 1771, par suite d’une réorganisation qui supprima l’ancienne brigade belge du génie, il obtint le brevet de capitaine dans le nouveau corps du génie et des sapeurs réunis; le 21 mars 1778, il fut promu au grade de major. La guerre de la succession de Bavière le fit envoyer en Bohême. Pendant qu’il était chargé des travaux du génie à Leitmeritz, il fut grièvement blessé et gagna le grade de lieutenant-colonel. Deux ans plus tard, il reçut la mission de coopérer à l’édifica-