connu sous le titre : Différents animaux et comprend également huit planches. Le dessin, moins correct et serré, trahit une défaillance qui n’est, peut-être, que la lassitude de l’artiste vieilli. L’œuvre de Fyt se compose d’un grand nombre de tableaux, dont voici les principaux : Deux Lévriers, au musée d’Anvers ; — plusieurs compositions aux musées de Madrid et de Berlin ; — Gibier mort et animaux, au musée de Vienne ; — Au même musée se trouve son chef-d’œuvre : Diane revenant de la chasse (figues de Th. W. Bossaert) ; — Plusieurs tableaux au musée de Dresde ; — Volailles mortes, à Rotterdam ; — Tableaux signés et datés à Stockholm ; — Tableaux signés et datés à Saint-Pétersbourg ; — Tableaux à Paris et à Munich. La valeur mercantile des œuvres de Fyt s’est successivement élevée ; à la vente Soult, qui eut lieu en 1852, une de ses œuvres fut vendue 2,050 francs.
FYON (Jean-Joseph DE), homme politique, né à Verviers en 1745 ; mort à Liége le 2 septembre 1816. Il appartenait à une vieille famille industrielle du marquisat de Franchimont, dont plusieurs membres avaient été bourgmestres de Verviers et même de Liége[1]. On ne sait rien de l’enfance de Fyon. La carrière politique qu’il a fournie suppose, nécessairement, un degré d’instruction supérieur à celui qu’on eût pu rencontrer alors à Verviers ; il est donc probable qu’il fit ses études à Liége, où sa famille avait d’ailleurs des ramifications. Fyon se mêla de bonne heure des affaires de sa ville natale. En 1770, à vingt-cinq ans, il en fut nommé conseiller de régence, et deux ans plus tard, on le voit occuper, avec M. de Zinck, le poste de bourgmestre. Déjà sa popularité était considérable : on raconte qu’il allait nu-tête par les rues, le chapeau à la main, pour s’épargner l’embarras d’avoir à se découvrir à chaque instant devant les gens qui le saluaient. La régence de Fyon fut marquée par le classement des archives de la ville, par plusieurs travaux d’embellissement et la construction d’un nouvel hôtel de ville, mesures incontestablement fort utiles à Verviers, mais dont il serait peut-être téméraire de lui rapporter tout l’honneur.
Cependant, à Verviers comme à Liége, se montrèrent bientôt des signes avant-coureurs de révolution. Fyon se montra l’un des promoteurs les plus ardents des idées nouvelles ; il lui arriva même d’intenter au prince une action politique, à propos de la rénovation magistrale. Dès le commencement d’août 1789, il devint clair qu’il serait à Verviers le chef du mouvement qui se préparait. Le peuple, paré de cocardes franchimontoises, faisait la haie dans les rues qu’il traversait, le saluant des cris de vive Fyon ! Vive la liberté ! Le 18 août éclata l’insurrection. L’ancienne magistrature donna sa démission, et le peuple nomma bourgmestres, par acclamation, Fyon, et son ami Th. Biolley[2].
Une semaine après ces événements, le 26 août, le congrès franchimontois tint à Polleur sa première séance ; Fyon, représentant de Verviers, fut élu par acclamation président pour la journée. Il ne semble pas toutefois avoir été fort assidu à cette assemblée, dont les véritables leaders furent les avocats Brixhe et Dethier, ses futurs ennemis politiques. Peu après, Fyon fut nommé député à l’assemblée des villes, réunie à Liége ; son rôle semble pareillement y avoir été assez effacé. En mai 1790, il débuta dans la carrière militaire en conduisant à Liége un bataillon de volontaires franchimontois, dont la plupart revinrent bientôt dans leur patrie. Ensuite, après l’organisation de l’armée nationale, on le nomma colonel de l’un des deux régiments de 1,000 hommes entretenus aux frais du pays entier. C’est en cette qua-
- ↑ Les Fyon portaient : coupé en chef d’argent en sautoir alezé et dentelé de gueules ; en pointe de gueules à deux tours crénelées d’argent. Il ne faut pas confondre notre Fyon avec son frère Edmond, qui construisit le château de Juslenville et y reçut la reine Hortense et Las Cases.
- ↑ On frappa, à l’occasion de cette nomination, une médaille où les armes des deux bourgmestres surmontaient les inscriptions de Vive Fyon ! Vive Biolley !