Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 8.djvu/477

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

924 HEL

esprits indopeudants, ingénieux et féconds qui se sont acquis la reconnaissance de la postérité, en secouant le joug des préjugés séculaires qui ont si longtemps rendu impossibles les progrès des sciences expérimentales.

Alphonse Le Roy.

OEuvres de J. B. vanHelmoiil. - Les historiens (le la philiisophie, notamment Riiter. - IHct. philos, de Franck. — Bioeckx, Essais sur l’hist. de la médecine belge — Le même. Ami. de lAcad. d’archéol. de Vehvqne lAnvors’, 18M et 183-2. — Chevreul, Jo,i,„al ,/rs Sai„,ns, 1880 (voiries cilatious). — Il " :,i . ;/ <(. ./. la chimie, 1. 11. — Les travaux cil.s ili M. Mi Is.iis. — Karl Sprengel. Hist.de ta iiicJcijiiii-,.i-id. par Jourdan. Paris, 1813, t. V. — J)"- W. Rommelaerc, Etudes .lurJ.-B. van Uelmont (Mém couronné par /’Jtad. rot/aie de médeàne de Belgique, t. VI de la colledtion. 1866, in 4«, p. 281-ÔO-2) - Dr A.-J. Mandoii, de Limoges, J.-B. vim Helmont, sa biographie, histoire critique de .ses (euires et influence de ses doctrines médicales sur la science et la pratique de la médecine jusqu’à nos jours iniém. médaillé par la même Académie, ibid, p. .S53-729).

— Allgemeine deutsche Biographie. UELIMOXT (François- Mercure T.»*’), médecin, chimiste, théosophe, lingaiste, était le plus jeune fils de l’illustre Jean-Baptiste et de Marguerite de Ranst. Il naquit en 1618, probablement à Vilvorde, et mourut en 1699 dans un faubourg de Berlin (Cœlln). Etudia-t-il à Louvain comme son père ? On a de fortes raisonsd’en douter : Jean-Baptiste s’était séparé de VAlma Mater ; la situation du jeune homme y eût été des plus fausses. La chimie et la médecine l’attirèrent d’abord ; mais il ne s’en tint pas là : soit inconstance, soit plutôt besoin d’activité, il voulut tout savoir et savoir tout faire. On rapporte qu’il mania non seulement le pinceau et le burin, mais qu’il se mit à fabriquer tous les instruments dont il avait l’occasiou de se servir ; il apprit à tourner le bois, à tisser de la toile ; il aurait même confectionné des chaussures. La fantaisie lui prit de s’initier à la langue des bohémiens : le voilà s’enrôlant dans une de leurs bandes et parcourant avec elle plusieurs pays. Quand il eut ainsi jeté sa gourme, son désir de s’instruire reparut sous une autre forme : partisan des idées de son père, il ne sut pas comme lui se contenter de tendre au mysticisme : il devint bel et bien un illuminé. La chimie le conduisit à l’alchimie : il se vanta ONT 9-22

d’avoir découvert l’élixir de longue vie et la pierre philosophale. Certains biographes se contentent de dire qu’on le soupçonna de posséder le lapis pkilosopMciis, parce qu’avec un revenu médiocre, il faisait face à de grandes dépenses. En tous cas, il vécut assez longtemps à Amsterdam, entouré de la considération publique et passant pour un homme universel. Finalement, son liumeur voyageuse reprit le dessus : lorsqu’il se fut acquitté de la mission que son père lui avait confiée au lit de mort, à savoir, de publier l’Ortes medicinœ, reprit ses courses lointaines et s’adonna décidément aux rêves de la théosophie. En 1662, il est à Rome, oii quelques propos inconsidérés sur la métempsyehose attirent sur lui l’attention de l’inquisition. Il parvient à se faire absoudre et se hâte de quitter le siège du catholicisme, en attendant le moment de se séparer du catholicisme lui-même. En 1663, nous le trouvons à Manheim, et trois ans plus tard à Sulzbach, à la cour du comte palatin : c’est là qu’il rencontre l’auteur de la Kabbala denudata, Knorr Von Rosenroth. Ils étaient faits pour s’entendre : ils travaillèrent ensemble à la version allemande des oeuvres de Jean-Baptiste. Pe là François-Mercure retourna en Hollande, puis passa en Angleterre, oi il résida plusieurs années chez la comtesse Cannaway, la sœur du chancelier Finch, — une platonicienne. De ce séjour date vraisemblablement son affiliation à la secte des Quakers !l). En- dernier lieu, après avoir habité Hanovre, et joui de l’intimité de Leibniz (2), il fut attiré à Berlin par l’électrice de Brandebourg et ne quitta plus cette ville. Le grand philosophe de Hanovre composa pour lui une épitaphe qui, dit Feller, «malgré les éloges " qu’elle renferme, donne l’idée d’un » enthousiaste et d’un visionnaire : yil pâtre inferior , jacei hic Helmontius aller. Qui junxit varias mentir et artis opes : Per quem Pijthagoras et Cabbala sacra revixU, Elœusque, parât qui sua cuncta sibi. (1) Feller attribue ce changement de religion à un autre Van Helmont, qu’if qualifie de baron, mais sans s’expliquer davantage. {± V. Nouveaux Essais sur l’entendement humain, 1, d.