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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

25 novembre, un bon cheval, une selle et une bride pour le voyage de 600 milles que je veux entreprendre. J’étais quelque peu consternée, mais bien obligée d’accepter, puisqu’il n’y avait plus d’argent[1]. J’ai essayé un cheval, raccommodé mes affaires, réduit mon bagage au poids de douze livres, et étais prête à partir de grand matin, lorsque, avant le jour, j’ai été réveillée par la bonne voix d’Evans à ma porte. « Dites donc, miss Bird, il faut que nous conduisions aujourd’hui du bétail sauvage. Voulez-vous nous donner un coup de main ? Nous ne sommes point assez ; vous avez un bon cheval, et un jour de plus ou de moins ne fera pas grande différence. » Nous avons donc conduit le bétail toute la journée, à cheval pendant près de vingt milles, et avons traversé presque autant de fois la grande Thompson. Evans me flatte en disant que « je rends autant de services qu’un homme ». Je crois en rendre davantage que l’un de nos compagnons qui évitait toujours les « vilaines » vaches.

12 octobre.

Je suis encore ici. J’aide à faire la cuisine, à conduire le bétail, et je monte à cheval quatre ou cinq fois par jour. Chaque matin Evans me retient, en déclarant que j’ai des quantités de chevaux à essayer, et je n’en ai point encore trouvé un à mon goût. J’espère

  1. Je dois, pour rendre justice à Evans, mentionner ici, que, en définitive, mon argent m’a été rendu jusqu’au dernier « cent » ; que le cheval était une perfection et que, en somme, l’arrangement a été très-avantageux pour moi.