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VOYAGE D′UNE FEMME

que à 77  milles. C’était terrible d’être seule sur cet effroyable sommet, entourée de montagnes sans fin ; seule dans une neige épaisse, et sachant qu’une bande de trente personnes s’y était perdue un mois auparavant. Comme la nuit commençait à tomber, la descente d’une colline escarpée me conduisit hors de la forêt, à une log-cabin très-propre où je restai, lorsque j’eus appris que la véritable halte était à 2  milles plus loin. Une femme, vraiment agréable et très-intelligente, me fit asseoir dans un rocking-chair, ne voulut me laisser l’aider que pour bercer son enfant et me donna le sentiment du « home ». Quoique la pièce serve de cuisine, de parloir et de chambre à coucher à cette femme, à son mari et à deux enfants, c’est un modèle de propreté, d’éclat et de confort. Au souper, nous avions des framboises, des petits pains, du beurre, du thé, de la venaison et du lapin sauté. J’allai me coucher à sept heures, dans une chambre où il y avait un tapis, un épais. lit de plume sur le sommier, des draps, une taie d’oreiller brodée et une pile de chaudes couvertures blanches. Je dormis onze heures. Mes hôtes m’ont dissuadée de suivre la route que m’avait tracée le gouverneur Hunt. Ils disent qu’elle est impraticable à cause de la neige, et qu’il se prépare une autre tempête.


Halls Gulch, 6 novembre.

Depuis que je vous ai écrit ma dernière lettre, j’ai fait 150  milles. Samedi, après avoir quitté Twin Rock, mon voyage jusqu’à la cabin du colonel Kittridge, à « Oil Creek », n’a pas été long, et j’ai passé un dimanche tranquille avec des gens agréables. J’ai fait