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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

pour une Danoise ou une Suédoise, jamais pour une Anglaise, de sorte que j’entends faire, librement, beaucoup de critiques. M. Link est revenu dans la soirée ; il s’est élevé une discussion véhémente entre lui, un vieux chasseur, un mineur et le conducteur qui m’avait apporté mon paquet, au sujet du chemin qu’il me fallait suivre dans les montagnes, les trois ou quatre jours suivants, parce que je devais quitter ici la route des chariots ; la discussion se renouvela le lendemain matin avec un redoublement de violence ; j’aurais été effrayée si mes nerfs n’étaient d’acier. Le vieux chasseur déclara aigrement « qu’il devait dire la vérité » : que le mineur m’indiquait un sentier où, pendant 25  milles, il n’y avait pas une maison, et où, si la neige venait à tomber, on n’entendrait plus parler de moi. Le mineur répondit « qu’il disait la vérité », et que le chasseur me désignait une passe où il y avait 5 pieds de neige et pas de chemin. Le conducteur dit que la seule route possible à cheval était telle et telle, et qu’il me conseillait de prendre la route de chariot de South Park, ce que j’étais résolue à ne pas faire. M. Link ajoutait qu’il était le plus ancien chasseur et settler du district, et qu’avec la neige il ne pourrait traverser aucun sentier. Enfin, ils tombèrent à peu près d’accord pour une route, « la plus mauvaise des montagnes Rocheuses », d’après Link, avec deux pieds de neige, mais en tout cas, un chasseur avait traîné un élan sur une partie de son parcours. Vous saurez la fin de tout ceci dans ma prochaine lettre.