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AUXMONTAGNES ROCHEUSES

sous les difficultés, Evans a meilleur cœur et est plus généreux que jamais. Mais Edwards, qui a pris la direction de la maison, est prudent, sinon parcimonieux ; il trouve que nous avons dépensé les provisions avec insouciance, et il est pénible de constater que nous sommes rationnés pour le lait et autre chose. Evans a ramené avec lui un jeune homme qui a été dans les gardes. Il fonde sur lui de grandes espérances qui, sans doute, seront déçues. Hier, dans l’après-midi, se présenta un gentleman que je croyais être un nouvel arrivant ; il était d’une beauté frappante, bien mis, et paraissait avoir à peine quarante ans ; de nombreuses boucles dorées tombaient sur son cou. Il entra, et ce ne fut qu’après l’avoir regardé avec attention une seconde fois que je reconnus dans notre visiteur le célèbre desperado. Evans le pressa poliment de rester dîner avec nous. M. Nugent déploya un remarquable talent de conversation avec l’étranger, homme instruit et ayant beaucoup vu, et quoiqu’il vive et mange comme un sauvage, ses manières et la façon dont il se tient à table étaient aussi raffinées que possible. Je remarque qu’Evans n’est jamais tout à fait lui-même ni parfaitement à son aise quand il est là, et que Jim affecte une espèce de cordialité ; je crains que, des deux côtés, cela n’indique une haine cachée. Après le dîner, j’étais dans la cuisine occupée à faire des puddings, le jeune Lyman, comme d’habitude, mangeait les restes, Jim chantait l’une des mélodies de Moore, et les autres étaient dans la salle, quand Kavan et Buchan arrivèrent de leur crique, pour me faire leurs adieux. Ils me dirent que la maison était toute chan-