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VOYAGE D’UNE FEMME

gues ondulations comme les vagues d’une mer endormie. Elles ne présentent qu’une maigre végétation d’herbe, de tiges de fleurs desséchées, de yuccas et de petits cactus en forme de ruche. On pourrait galoper sur le tout.

Elles sont peuplées de grands villages de ce qu’on appelle les chiens de prairie, parce qu’ils poussent un aboiement court et aigu ; mais ces chiens sont, en réalité, des marmottes. Nous avons dépassé une quantité de ces villages, composés d’orifices élevés et circulaires, d’un diamètre d’environ dix-huit pouces avec des passages en pente d’une profondeur de cinq ou six pieds. Des centaines de ces terriers sont groupés presque au même endroit, et, sur chacun de leurs rebords, une petite bête à la fourrure rougeâtre se tient assise sur ses pattes de derrière et ressemble beaucoup à un jeune phoque, à l’exception de la tête. Ces animaux étaient en sentinelle et se chauffaient au soleil. Lorsque nous passions, chacun d’eux poussait un aboiement d’alarme, remuait la queue et, faisant un grotesque moulinet avec les pattes de derrière, plongeait dans son trou. L’aspect de centaines de ces bêtes, de dix-huit pouces de long, assises comme un chien qui mendie, les pattes en bas et toutes tournées vers le soleil, est tout ce qu’il y a de plus drôle. Le wish-ton-wish a peu d’ennemis et est très-prolifique. D’après son énorme accroissement, l’énergie qu’il met à creuser ses terriers et leur étendue, on peut s’imaginer que, dans quelques années, les prairies seront sérieusement atteintes, puisqu’il découpe en cellules le sol, qu’il rend très-peu sûr pour les chevaux. Les terriers semblent être ordinaire-