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VIE ET ŒUVRE

épousé un propriétaire de Kazan, V.-J. Uchkov, vint de Kazan. Le frère aîné de Léon Nikolaievitch, Nicolas Nikolaievitch, qui faisait alors sa première année à l’université, écrivit à sa tante les paroles suivantes : « Ne nous abandonnez pas, chère tante, il ne nous reste que vous au monde… » Elle s’attendrit et décida de se sacrifier. Qu’entendait-elle par ces mots, nous l’ignorons, toutefois elle se mit à faire ses préparatifs pour retourner à Kazan, et, à cet effet, elle commanda à l’avance des barques pour transporter tout ce qu’on pouvait emporter de Iasnaia Poliana. Elle emmena également toute la domesticité : menuisiers, tailleurs, cuisiniers, tapissiers, etc. En outre, à chacun des enfants était attaché un serf de même âge que lui. L’un d’eux, Vanuchka, accompagna plus tard Léon Nikolaievitch au Caucase. Il vit encore et habite chez sa fille, à Toula.

À cette époque, Léon Nikolaievitch avait douze ans. Maîtres et domestiques, installés en de nombreuses voitures, partirent en automne de Toula pour Kazan. Le voyage durait une éternité. On s’arrêtait parfois dans les champs, dans une forêt, on ramassait des champignons, on se baignait, on se promenait. C’était un gros chagrin de se séparer de la tante Tatiana Alexandrovna, qui n’était pas en bons termes avec la tante Pélagie Ilinichna et qui partit vivre chez sa sœur Hélène Alexandrovna Tolstoï, au village de Pokrovskoié.

L’inimitié entre Tatiana Alexandrovna et Pélagie